La maltaise


Orange douce, orange maltaise
Un jour, il y a de cela cent
Ou peut-être mille ans
Un botaniste un peu fou
Perdu sur une île rocheuse
T’a arraché à des terres hostiles
Pour te transplanter
Dans des vergers plus accueillants
De ton caractère sauvage
Tu as gardé l’acidité
Les soins, l’amour, t’ont apporté
Une peau au grain plus régulier
Une chair plus ferme,plus juteuse
Un nectar plus sucré
Orange douce, orange maltaise
Toujours retentit en moi ce refrain
Envolée lyrique au milieu de l’hiver
Loin des journées brûlantes, de la fournaise
Aujourd’ hui je guette ton arrivée tardive
Sur les marchés, je scrute les étals
Avec la pudeur d’une belle orientale
Tu apparais discrète, lumineuse, soumise
Nul besoin d’une lame pour te dévêtir
Ma main te met à nu
Et tu t’ouvres en quartiers
Traînant avec délice ton long voile coloré
Les franges de dentelle
Qui restent accrochées à ta chair
Font ressortir les nuances délicates
De tes tonalités orangées
Ou trop blanches d’Espagne
Marocaines rieusesBelles californiennes
Toutes je vous chéris
Mais toi, mon orange, ma maltaise
Tu ne fais pas partie de la cohorte
Des oranges à jus
Juste bonnes à presser
Tu te laisses tranche par tranche déguster
Tu apaises mon désir
Ma soif de te manger

Victor ZarcaVictor Zarca nous offre une ode à l’orange maltaise :

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