VESTIGES ET VERTIGES (EXPO COURBET VUE LE 19 JANV. 08)


Après plusieurs tours de « manège » autour du GRAND PALAIS, je réussis enfin à trouver une place de parking, offerte par un jeune homme à l’orchidée blanche ; charmant préambule à cette ballade dans l’univers du peintre GUSTAVE COURBET (Ornans 1819– La tour de Peilz, Suisse 1877) dont une rue de Tunis portait son nom, entre autres .
Le groupe de Carnot se presse sur la file « privilège » au regard de la longue attente subie par les autres visiteurs .
De salle en salle, en passant par le grand escalier à la rampe dorée plutôt douteuse et au plancher peu sûr, parait-il, (le GRAND PALAIS serait-il un chef-d’œuvre en péril ? ), nous découvrons une œuvre immense , tant par le talent de l’artiste et la multitude des thèmes abordés, que par les dimensions démesurées de certains tableaux « manifestes » . Folie des grandeurs aux deux sens sans doute…..
Je ne maîtrise pas l’Histoire de l’Art ! d’ailleurs, l’éloquente Suzette Sidoun est là pour ça, avec justesse et poésie sur un ton de confidence….
Elle doit parler bas et en profite pour nous livrer quelques détails grivois sur GUSTAVE COURBET : connaître le cursus et la personnalité d’un artiste pour mieux comprendre son œuvre ..
De prime abord, je ressens comme un malaise face aux premiers tableaux ténébreux du peintre malgré l’excellence des coups de pinceaux ; ceux-ci sont d’une telle précision qu’ils nous projettent dans la réalité ; les autoportraits ont beau être parfaits, ils ne m’inspirent pas…ou plutôt si : ils expriment une froideur , une espèce de folie et de désespoir ; plusieurs personnages mis en scène comme « l’Enterrement » laissent entrevoir chez l’artiste , une densité de pensées en duel, à la recherche de la vérité ..
Cet aspect du peintre me dérange un peu mais « encadrée » par les carnotistes, je ne peux me dérober. Je suis prise au piège de Courbet qui finit enfin par mettre en lumière des réserves d’énergie et cette autre face me plait bien : il peint la nature , l’amitié et l’amour fidèles malgré l’infidélité…. Enfin ! Je me sens mieux dans l’exaltation de la beauté vivante.
Homme à femmes multiples qui honore leur beauté en « dépeignant » son amour pour elles ; il fige sur la toile leur nudité laiteuse aux formes plus ou moins généreuses, synonymes de beauté en cette époque ; extase des visages dans l’étreinte ou rêveries ; sexe féminin dévoilé : provocation scandaleuse peut-être ! rien de choquant aujourd’hui dans ces corps nus mais l’expression de la vie, tout simplement comme « l’Origine du Monde » . Pommes rouges et vertes qu’auraient pu croquer Adam, jardin d’Eden, paysages de mer en transparence où l’on aimerait jeter l’ancre, écume blanchâtre déferlante….. il me semble entendre le bruit des vagues se brisant contre la falaise d’Etretat et le souffle du vent violent …
Je suis en pleine communion…..
GUSTAVE COURBET était un jouisseur de la vie, un révolutionnaire dans son art, un contemplateur malgré quelques déchirements intimes reflétés dans les eaux troubles de sa peinture.
Mégalo , certes, mais monstre de talent que cet artiste !
Il aura refusé la Légion d’Honneur en 1870 et sa rébellion le mènera en prison ; condamné à en payer les frais et privé de ses biens et de son œuvre, GUSTAVE COURBET , au nom prédestiné, finira par « courber » le dos dans un exil en suisse pour y mourir…….
Moi qui ne suis qu’une modeste artiste-peintre, je voudrais me cacher au fond de l’atelier avec mes toiles et mes pinceaux et n’en ressortir qu’avec la certitude d’avoir atteint la perfection …
je me console en me disant que l’art est source d’enseignement perpétuel et que le chemin pour y parvenir infiniment long ; aviez-vous connu les premières toiles de Monsieur COURBET ?
La visite aura duré plus de deux heures , nous laissant l’esprit envahi d’images fortes et admirables pour certains, ou insipides pour d’autres ; une chose est certaine, personne n’en sort indifférent .
L’ histoire de toute une vie d’artiste, celle de GUSTAVE COURBET, dément, dans ce cas précis, l’expression bien connue….
Après plusieurs tours de « manège » autour du GRAND PALAIS, je réussis enfin à trouver une place de parking, offerte par un jeune homme à l’orchidée blanche ; charmant préambule à cette ballade dans l’univers du peintre GUSTAVE COURBET (Ornans 1819– La tour de Peilz, Suisse 1877) dont une rue de Tunis portait son nom, entre autres.==>
(texte Nadine TIBI)

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