La presse italienne en Tunisie de Michele BRONDINO


Présentation de l’éditeur
La presse en langue italienne a été l’initiatrice de la presse périodique en Tunisie : le 21 mars 1838 voit paraître le « Giornale di Tunis e Cartagine », premier journal édité dans ce pays, auquel suivirent la presse européenne, surtout française, et celle en langue arabe. L’imposante présence de 123 titres de périodiques italiens aujourd’hui repérés, est un témoignage inestimable des événements politiques, économiques, sociaux et culturels non seulement de la communauté italienne mais aussi de la Tunisie, de la France du protectorat et des autres pays méditerranéens. Ces journaux italiens qui depuis 1838 ont accompagné les différentes vagues migratoires de populations italiennes et européennes nous racontent l’histoire de trois nations : la Tunisie, la France et l’Italie, sans compter les autres minorités européennes présentes en Tunisie dans les années à cheval des deux siècles, l’histoire de leur cohabitation, les rapports entre colonisateurs, colonisés et  » mystifiés de la colonisation « (A. Memmi). À travers la lecture de la presse italienne que les autorités françaises s’acharnèrent à étouffer, se dessine la force de ce nouvel instrument de pouvoir sur les masses et l’opinion publique qu’est la presse, dans une situation coloniale dont la question franco-italienne marque le point culminant. C’est dans cette confrontation que prend naissance le mouvement national tunisien et que se développe la dimension multiculturelle dont la Tunisie fera sa vocation et qui reste à notre avis, à l’heure des fondamentalismes, un véritable enjeu.
Face aux profondes transformations que connaît aujourd’hui la réalité socio-historique du Maghreb et de l’Union Européenne dans le contexte méditerranéen, une relecture critique de toute cette presse constitue un comparant historique important pour l’analyse de la rencontre conflictuelle qui se livre dans l’espace colonial et postcolonial actuel entre différentes langues, cultures et civilisations. La capacité à gérer l’identité plurielle représente le défi autour duquel se joue aujourd’hui le destin non seulement de la Tunisie mais du Maghreb et de la Méditerranée tout entiers, pris qu’ils sont dans les bouleversants processus de la globalisation.

Biographie de l’auteur
Michele Brondino, historien de la Méditerranée, a été attaché culturel et directeur des Instituts culturels italiens au Maghreb. Il est actuellement directeur de l’Association Sciences, Education et Cultures en Méditerranée (SECUM) et responsable de l’Encyclopédie de la Méditerranée (EDM). Ses principales publications lui ont valu le Prix des Sciences Sociales, Politiques et Economiques de l’Accademia dei Lincei de Rome.La presse italienne en Tunisie : Histoire et société (1838-1956) édité chez Publisud, Paris 2005.

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