MUNCH A LA PINACOTHEQUE

un mouvement qui posera comme un principe fondamental l’expression des émotions du peintre, de son trouble, l’acceptation de sa subjectivité. Ce mouvement qui prendra son envol au début du 20ème siècle est l’Expressionnisme.
C’est un changement d’optique. Pour Voir Munch, il nous faudra oublier que nous avons un cerveau pour ne garder que ce qu’il y a de sensible en nous. Il nous faudra oublier qu’Ingres a peint « la grande Odalisque » ou « le bain Turc », oublier Gros et David. Il nous faudra aussi oublier ce que nous avons ressenti en regardant « le déjeuner sur l’herbe » de Manet ou les lumières de « la cathédrale de Rouen » de Monet, oublier Courbet, l’école de Barbizon.
Car si nous nous rappelons tout cela, nous ne verrons pas Munch. Nous ne pourrons pas nous immerger dans ses tableaux. Voir un tableau de Munch, c’est vivre avec lui un moment de son histoire, de sa jeunesse dans cette Norvège de la fin du 19ème siècle, la mort de sa mère et de sa sœur, ses maladies. C’est accepter de partager l’expression de ses douleurs, de ses angoisses et sans doute de sa grande solitude. C’est une atmosphère lourde qu’il nous livre et que nous retrouverons notamment avec Schiele, Soutine ou Van Gogh.

Mercredi 5 mai à 17H15 :
Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine, métro Madeleine ou Havre-Caumartin
Chèque de 13€ par personne pour la visite guidée, (entrée au musée en sus à payer sur place)
à l’ordre de Carnot-TunisMDA/ 23, rue Vernet 75008 Paris
Mercredi 5 mai à 17H15, c’est à une visite guidée de l’exposition de l’artiste-peintre Edvard Munch ((1863-1944) rassemblant 175 de ses œuvres que Carnot-Tunis vous propose d’assister le 5 mai. Pour connaître un peu mieux ce grand artiste, voici un point de vue sur Munch de Philippe Curie (terminale C 73 et membre du bureau de Carnot-Tunis) :
Né en 1863, Edvard Munch est le précurseur d’un mouvement qui fera de l’artiste le révélateur de ses sentiments,

La lettre de mon père de Frédéric GASQUET


« Et maintenant, Lila, je vais te dire une chose qui me brise le coeur mais que je crois indispensable à ton bonheur et à celui de Freddy… »
Freddy c’est Frédéric, l’auteur de ce livre. Lila est sa mère, et ces lignes ont été écrites par Gilbert Scemla, juif français de Tunisie, le père de Freddy, le mari de Lila, ancien élève de l’Ecole polytechnique, peu de temps avant qu’il ne soit exécuté par les nazis.
Si Frédéric Scemla, plus tard Gasquet, a été malgré tout heureux, pour suivre l’injonction paternelle, il le doit à sa mère et à son père adoptif qui a été son père « sur terre tandis que l’autre père était au ciel ». C’est à soixante ans, pour ses enfants, pour lui-même et pour l’histoire, que Frédéric a conçu le projet de reconstituer la vie, les derniers mois surtout, de son père Gilbert, de son grand-père Joseph et de son oncle Jean, tous trois assassinés par les Allemands en 1944 à Halle (Saxe-Anhalt). Une quête opiniâtre de la vérité qui l’a mené jusqu’à la découverte de l’horreur particulière de leur mort.
Dès lors, il y a lieu de croire que le « devoir » d’être heureux s’effaçait devant celui, plus essentiel, de vivre, c’est à dire d’écrire, de témoigner. Ce devoir-là a été rempli. Il l’a été par la lucidité et la rigueur quasi scientifique du récit, par la ferveur de l’hommage aux trois martyrs, mais il l’a été par-dessus tout par l’amour, à la fois si difficile à inventer et si éblouissant dans son accomplissement, pour le père que Frédéric n’aura jamais connu.

l’auteur :

Frédéric Gasquet est né en 1941 en Tunisie. Après des études scientifiques, il fait une carrière en France et à l’étranger, comme cadre et dirigeant de sociétés de haute technologie.
Il est père de trois enfants.
Un témoignage étonnant de Frédéric Gasquet (lc59/math.élem), éditions le Félin, Paris 2006