limpatience de laurore face aux desseins du fleuve,
les rectangles de ciel dans une muraille de glaise,
le remords au pied-bot fredonnant des gospels,
lobsession du maître enivré de mensonges,
la morsure du rongeur qui découpe la nuit,
les sirènes intimes brisant lenvol du jour,
la chaleur du tunnel où se consume lespoir,
le chant dun vent dété sur les volets mi-clos,
les convulsions de lencre séchant sur une syllabe,
ou les braises du temps qui sessoufflent dans lâtre,
se languissent déjà les moissons du rêve.
Les poèmes d’Yvan Berrebi dessinent des chemins, des parcours des espaces fous multiples, dessous, dessus, dedans, au travers, dans les profondeurs, parcourant les humeurs, les paysages, les éléments, les villes et les frontières, les guerres et les étreintes, navires éphémères sur locéan des mots et des choses, ils entrouvrent des portes sur les pays épars de ce pèlerin, voyageur du réel et de limaginaire. Parler dantichambre mais il ny a pas de chambre ! – et voilà qui justifie toute une poétique de lantichambre, car tout semble antichambre de tout, comme les passages chers à Aragon et Benjamin. Les mots sont à mi-chemin entre écriture automatique et élaboration savante, en quête de la conciliation des contraires encore un sas, peut-être, entre deux pôles. (Pierre Longuenesse)
Après « l’Humeur du Crépuscule » et « Rives, dérives », qui seront réédités en janvier 2006, un nouveau recueil où l’auteur s’interroge sur les antichambres de nos vies, ces passages publics ou clandestins: passage des cultures, passage de l’âge, passage des fidélités, vie partagée entre souvenirs dilués et attentes indéfinies, comme le dit le poème ci-dessous :
Panier de poissons
Mosaïque de Sousse remontant au milieu du IIIe siècle après J.C. Poissons et mollusques s’échappant d’un panier. La scène symbolise une abondance généreuse. (Musée de Sousse)Les plus belles mosaiques de Tunisie à voir sur le site
http://www.tunisie.com/mosaiques
Institut du Monde Arabe 1, rue des Fossés-Saint-Bernard 75005 Paris Auditorium niveau 2
Le film se déroule dans le quartier LAFAYETTE à Tunis : Après un séjour de quelques années à létranger, Jamil revient au pays. Sur recommandation, il est engagé temporairement comme commis dans une vieille librairie de Tunis tenue par Tarek. Celui-ci vit dans un appartement vieillot au dessus de la librairie, avec sa mère Aïcha, une femme fragile et discrète, et sa jeune épouse Leïla, fougueuse et éprise de chant. Cette dernière, malgré son amour pour Tarek, est lasse de la monotonie dune vie simple et rangée. Elle veut quitter lendroit. Jamil, lui, est attiré par Aïcha, mais plus dune quinzaine dannées les sépare Saheb-Ettaba nous transporte ici au cur de ses souvenirs denfance et nous décrit la ville telle quil la percevait enfant lors de ses pérégrinations dans le quartier Lafayette. Il nous engage, avec joie et nostalgie, dans un tourbillon de parfums suaves et de délices, dimages et dodeurs citadines, de volupté et de chaleur humaine et nous fait partager la tendresse quil éprouve pour cette époque.
Rejoignez-nous, dimanche 11 décembre à 14h45 à l’IMA pour assister à la projection du film El-kotbia (Les libraires) du cinéaste tunisien Nawfel Saheb-Ettaba.
Entrée : 4 , puis rv. au salon de thé (Ziryab) 9ème étage.
Pays de civilisation millénaire, carrefour de peuples et d’influences fort divers, la Tunisie apparaît terre d’ouverture et de douceur de vivre, comme le Maroc farouche l’est de contrastes et l’Algérie déchirée de confrontations. Refuge des peintres et des poètes, accueillante aux proscrits comme » aux âmes désemparées à la recherche de l’Idéal « , elle s’exprime avec nuance et discrétion, dans » toutes les teintes créées, composées, rêvées par les plus délicats aquarellistes « .
Cette Tunisie plurielle et nuancée, offerte en partage à toutes les communautés qui la composèrent et encore si douce à leur souvenir, invite au vagabondage parmi une population arabo-musulmane largement ouverte à l’autre. On croisera en chemin une importante communauté juive restée fidèle à ses origines, la figure ambiguë du Français aux colonies, une minorité italienne au verbe haut, quelques milliers de Russes blancs, quelques centaines d’Arméniens, de Grecs ou d’Espagnols emportés jusque-là par d’autres révolutions, sans oublier, sous son nom d’emprunt, l’un des caricaturistes français les plus connus ! Au terme de ce périple littéraire et poétique à travers une vieille terre devenue sans heurts, il y a tout juste cinquante ans, une jeune nation, nous voilà enrichis de couleurs, de senteurs, de douceur – en un mot
d’humanité.
Textes réunis et présentés par Guy Dugas, professeur à l’Université Paul-Valéry de Montpellier.
éditeur : Presses de la Cité (3 novembre 2005)
Collection : Omnibus
Format : Broché – 1065 pages
C’est une Tunisie plurielle – offerte en partage à toutes les communautés qui en éprouvèrent la douceur – que Guy Dugas présente à travers les romans et récits de Maherzia Amira Bournaz, Georges Memmi, Georges Duhamel, Claude Roy, Adrien Salmieri (dont le fameux « Chronique des morts » dans son intégralité), Jean Amrouche, Nine Moatti, Hedi Bouraoui, …
Un paysage lyrique se dessine progressivement, touchant plusieurs colonies françaises ; mais derrière cette fascination commune pour la voix, objet de jouissance, certaines différences apparaissent selon les traditions locales et les goûts. En France, des villes se distinguent peu à peu par laccueil quelles font à ce divertissement. Temple « laïc » propre à lesprit des Lumières, lopéra s’impose vite comme lieu central dans la cité : il devient un « catalyseur urbanistique ».
Lapproche géographique envisage et analyse lart lyrique en tant quobjet déterminé par ses acteurs, ses réseaux et ses territoires. Elle aide à la compréhension du « phénomène lyrique » en dévoilant à sa manière les relations qui unissent autour de la voix, créateurs, spectateurs et mécènes : ces liens se matérialisent dans lespace en fonction des époques, des modes, des lieux et des moyens de communication.
Editions CONNAISSANCES ; SAVOIRS
Docteur en géographie culturelle, Frédéric LAMANTIA – fils de Sauveur LAMANTIA (LC1954 sc.ex)enseigne à lUniversité Jean Moulin Lyon III. Chercheur associé à lUMR 5600 du CNRS (Environnement Ville Société) et à lObservatoire Européen de Géopolitique, expert auprès de la Réunion des Opéras de France, il est également Conservateur des Orgues du Grand Temple de Lyon et organiste à lHôtel de ville de Villeurbanne.Forme musicale et architecturale, lopéra naît en Italie, essaime en Europe, sacclimate à chaque pays. lart lyrique est un symbole didentité qui participe à la construction dune mémoire collective et à lapparition de sentiments nationaux. La musique comme le bâtiment sont structurants de réseaux sociaux, et la France néchappe pas à ce phénomène.
(Photo montage Guy Sarfati)
(Photo montage Guy Sarfati) (photo Virginie Dorade)
Jeudi 12 janvier, Philippe (vice-président de l’ALCT) et Olivier Tapia présentent la soirée « talents » au restaurant de l’Unesco:
– Ph : Ce soir, vous savez on a réuni plusieurs talents parmi les anciens du lycée Carnot, et moi comme je nai aucun talent on ma demandé de présenter cette soirée
– Olivier : (du fond de la salle) Ca y est comme dhabitude cabotin, tu ne tarrêteras jamais
– Ph : Respecte ton père, Olivier
– O : Cest en disant que tu es cabotin que je te respecte , tu le sais bien
– Ph : Cest vrai. Cest sympa dêtre passé ce soir
– O :Je nallais pas rater ça
– Ph : Quoi ça ?
-O : Les anciens très anciens avec leurs anciens talents
– Ph : Tu commences fort, mais tu verras quon va tétonner
-O : Ce nest pas tout à fait faux, jai été bluffé en arrivant par les peintures que jai vues, les peintres ce sont aussi des anciens de Carnot ? Lisa Seror et Francine Disegni, artistes-peintres, entourées de Férid Boughedir et des acteurs de son film « Un été à la Goulette ».
(photo Virginie Dorade)
Ph :Bon Olive tu sais que notre soirée va être chargée
O : chargée démotion ?
Ph : Pourquoi tu dis ça
O : On va avoir droit aux anciens et aux anciens et encore aux anciens
Ph : Eh oui et tout dabord à du Jazz, tu ne connais pas ?
O : Là cest moi que tu prends pour un ringard, tu ne dois pas connaître .
Ph : Non , pas vraiment
O : Alors écoute et tais toi pour une fois
Orchestre de jazz (Yves Taieb Trio)
O : Tu mas bien eu ?
Ph : Je nai pas fini de tétonner, car il ny a pas que des anciens, il y a aussi des fils danciens
O : Jaimerais bien voir ça ?
Ph : Alors suis moi Sam faisant un tour de cartes (photo Virginie Dorade) (photo Virginie Dorade)
O : Je nai pas été sympa avec toi jusquà présent , allez propose nous quelque chose de vraiment tunisien
Ph :Non je sais que ça tennuie
O :Il faut que je me mette à genoux
Ph :Bon cest toi qui las voulu. Quest ce qui est oriental de chez oriental daprès toi ?
O : La danse
Ph : Et bien on y est Thalia et Eric Nataf « Mutu »
O : Ca y est tu as eu ton quart dheure tune, ça ne vas pas être toute la soirée comme ça
Ph : Arrête ils vont tous te tuer
O :Je sais pas moi, la chanson française cela ne vous dit rien ?
Ph : Par exemple ?
O : Vous nécoutez jamais Aznavour ?
Ph : Pour qui tu nous prends, écoutes et tu verras
Guy Sarfati chantant Aznavour (photo Virginie Dorade)
Ph :Tu sais jétais en Martinique , et jai entendu un truc très drôle dans un restaurant, Brassens en créole
O : Heureusement on a échappé à Aznavour en arabe
Ph : Je nen suis pas sûr
« Comme ils disent » (Aznavour) chantée en arabe par Lucien Smadja (photo Virginie Dorade)
puis les histoires d’Yvan
Ph : Tu sais, les histoires tunisoises cest une forme de poésie
O : Tu pousses pas un peu le bouchon ? Cest pas Rimbaud et Verlaine mais quand même
Ph : Cest dépassé tout ça ce sont maintenant les SLAM dont on parle
O : Là franchement on est très loin des tunes ou veux tu en venir ?
Ph : Aux frigolos et aux maltaises , écoute
Le poète et slameur Victor Zarca (photo Virginie Dorade)
Ph :Quest ce que tu penses de revenir à la musique ?
O : Pourquoi pas , mais alors de lambiance (photo Virginie Dorade)
Fabien Franco