Architecture somptueuse, décors intérieurs de style Rocaille, salons décorés par Germain Boffrand avec des peintures de Boucher, Van Loo, Trémolières …
et actuellement la présentation temporaire relatant les projets des « Fêtes des menus plaisirs du Roi ».
Rendez-vous samedi 5 fevrier à 15H15
Hôtel de Soubise 60, rue des Francs-Bourgeois, 75003 PARIS
metro :Hôtel de Ville
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/AN/galerie/soubise.html
entrée à payer sur place, conférencière 13 par personne à envoyer à CarnotTunis/MDA 23, rue vernet 75008 Paris.
alct@free.fr
Après l’Opéra de Paris la semaine dernière, succès oblige, Carnot-Tunis vous propose la visite-guidée de l’hôtel de Soubise, site des Archives Nationales, l’un des plus beaux hôtels du Marais. Le Musée d’Histoire de France y est installé depuis 1867 et il peut être considéré comme un des lieux les plus chargés d’histoire que l’on puisse trouver à Paris !
Inscrivez-vous vite par mail alct@free.fr ou au 0620884052 ou par chèque à CARNOT TUNIS MDA 23, rue Vernet 75008 PARIS !
Visite 11
+ Entrée à payer sur place.
RV 9h30. Métro Opéra. Devant Lancel. Angle Place de lOpéra/ Bd des Capucines.
Samedi 22 Janvier à 9H30, nous avons le plaisir de vous proposer une visite-guidée de l’Opéra de Paris.
L’Opéra de Paris commandé par et réalisé pour Napoléon III (palais de lart lyrique et chef duvre fastueux de Charles Garnier) ne recevra jamais lEmpereur, déchu avant son achèvement.
De la façade avec la Danse de Carpeaux au Grand foyer et ses dorures, notre conférencière nous racontera l’histoire et la conception de cet opéra, copié, mais jamais égalé. Nous resterons éblouis par la splendeur de la vision de Charles Garnier.
01/ CONFÉRENCE : « Courses et Corsaires de Tunisie »
samedi 20 novembre 2010 à 17 H – VILLA DIDON (Ex Hôtel Reine Didon) CARTHAGE
par Le Pr. Salah BOUBAKER
02/ DÎNER DANSANT, DÉGUISÉ En « CORSAIRES »
samedi 20 novembre à 20 H 30, au restaurant « LE PIRATE »(Sidi Bous Saîd)
THEME « LES CORSAIRES »! » dîner dansant 40 Dt / Pax ; Boissons En Sus
VENTE DES BILLETS: LIBRAIRIES CLAIRE FONTAINE à Tunis, à La Marsa ; à MutuelleVille
N.B : les places étant limitées à 80 personnes
INFOS Tél : +216 23 321 624 ; +216 20 357 677
D’abord dans l’après-midi conférence sur « Courses et Corsaires de Tunisie » puis à 20H30,dîner-dansant déguisé (en corsaire) au restaurant « le Pirate » à Sidi Bou Said.
Tunisiens de naissance, mais étrangers à leur pays adoptif, beaucoup dentre eux ont vécu jusquau bout le rêve patriotique que cette frontière d’Italie, la Tunisie, sous protectorat français entre 1881 et 1956, devienne tôt ou tard italienne. La défaite de la seconde guerre mondiale, puis la décolonisation du pays, anéantissent toute velléité italienne de colonisation et brisent même le précaire équilibre franco-italien d’antan.
Si les intérêts du colonisateur français n’ont pas toujours correspondu à ceux des Italiens de Tunisie, le jeune Etat postcolonial, en quête de sa propre identité nationale narrive pas à intégrer ses communautés allogènes. Contraints au départ vers la France ou l’Italie, les Italo-tunisiens restent dans loubli pendant plusieurs décennies.
Se pencher sur la figure et luvre dAdrien Salmieri fournit une occasion détudier cet échange de cultures favorable à lémergence dune écriture sui generis.
15h30 Flaviano Pisanelli (Maître de conférences, Montpellier 3)
« La haine redevient ma seule volupté » : utopie et dissidence dans la poésie de Mario Scalesi (1892-1922)
16h00 Débat et conclusion des travaux
Adrien Salmieri et la culture italienne en Tunisie
Les Italiens de Tunisie
La figure dAdrien Salmieri
Issu dune famille de bourgeois italiens de Tunis, Adrien Salmieri, né en 1929, est lauteur de plusieurs articles sur lhistoire et la culture de la communauté italienne de Tunisie et de nombreux ouvrages de fiction, pour la plupart en langue française.
Cest surtout dans son roman Chronique des morts (1974), à l’aide dune analyse du passé réel et au fil de ses longues recherches à travers les abîmes d’une mémoire collective, que Salmieri reconstruit le passé intérieur des Italiens de Tunisie. Lauteur communique à son lecteur les « pensées secrètes » de ses morts. Salmieri veut offrir aux siens, qui sont devenus des fantômes incompris et errants dans les pages jamais écrites de lHistoire, un monument littéraire qui réhabilite leur mémoire.
Cest autour de cette mémoire, individuelle et collective, quest construite cette rencontre qui se déroulera sur trois demi-journées. La première sera consacrée à la figure dAdrien Salmieri.
La deuxième journée sera plus généralement consacrée aux manifestations de la présence italienne en Tunisie, aux écrivains italo-tunisiens (Cesare Luccio, Mario Scalesi, entre autres) et à la presse italienne de Tunisie.
En marge du colloque, la bibliothèque universitaire de Lettres accueille une exposition intitulée Les Italiens de Tunisie : reflets de mémoire.
Comité dorganisation : Guy Dugas, Isabelle Felici, Alessio Loreti
L’Université Paul Valéry Montpellier III nous invite au Colloque International « Adrien Salmieri et la culture italienne en Tunisie »
Vendredi 19 novembre et samedi 20 novembre 2010
Cest avec une vision douverture quil faut revisiter l’expérience des Italiens de Tunisie, qui ont vécu au carrefour des peuples de la Méditerranée.
Collection Bernard ALLALI
organisée par « Arts et Traditions Populaires des Juifs de Tunisie »
Au programme de la semaine
Le 10 octobre 20H30 Soirée Littéraire : « Les écrivains juifs tunisiens de langue française »
Le 11 octobre 20h30 Soirée Histoire : « La saga des juifs de Tunisie »
Le 12 octobre 20h30 Soirée Cinéma : Projection du film de Lucie Cariès : « Bons baisers de La Goulette »
Le 13 octobre EXPOSITION de peintures – Vernissage : « Mes Tunes » uvres de Jean-Pierre ALLALI (Exposition du 5 au 17 octobre)
Le 16 octobre 20h30 Soirée Découverte : « Les juifs de Tunisie à travers larchéologie »
Le 17 octobre 20h30 Soirée Médecine : « Les grands médecins juifs de Tunisie »
Du 10 au 17 octobre 2010
Centre Culturel de lEspace Rachi
39 rue Broca
75005 Paris
Métro : Censier-Daubenton (ligne 7)Du 1O au 17 octobre se tient, au Centre Rachi, une semaine consacrée aux juifs de Tunisie : tables rondes, films, expo de photographies et documents dexception du 18ème et 19ème siècle.
Créé il y a près de 120 ans, le Musée du Grand Orient de France présente au public des documents sur lorigine et la nature des symboles et des rites de la franc-maçonnerie.
Parmi les pièces représentatives : un magnifique portrait en pied du comte de Clermont, Grand Maître de 1743 à 1771, les « tabliers » de Voltaire ou de Jérôme Bonaparte, éphémère roi de Westphalie, lépée de « Vénérable » de Lafayette
Mais le visiteur pourra aussi admirer la plus belle collection de faïences à décor maçonnique du XVIIIe siècle ou de superbes « décors » (tabliers, cordons, sautoirs ) brodés ou peints avec les emblèmes et symboles des différents grades de lordre. Lérudit savourera quelques-uns des plus (emblématiques) remarquables documents de la collection, comme cette édition originale des Constitutions dAnderson de 1723 ou différents manuscrits de la plus grande rareté.
Cet attachant et singulier musée permet de mieux comprendre combien les loges sont un phénomène polymorphe et paradoxal ; leur huis clos abritant à la fois les échos des idées nouvelles et les vestiges de traditions séculaires.
Rendez-vous samedi 25/9 à 14H45 16, rue Cadet – Paris 9ème (Métro Cadet et Grands Boulevards),entrée à payer sur place, conférencière 13 par personne à envoyer à CarnotTunis/MDA 23, rue vernet 75008 Paris.
Samedi 25 sept. on se retrouve à 14H45 au Musée de la Franc-Maçonnerie pour une visite guidée – à travers des documents et des objets – de l’histoire de la franc-maçonnerie et de la contribution des loges à lHistoire de France.
Contribution qui touche à la philosophie et à la politique (de la diffusion des Lumières au XVIIIe siècle, jusquà la construction républicaine dans les années 1880) mais aussi au religieux et au monde culturel.
Catherine PAVIA apporte son témoignage sur le lieu choisi pour le tournage :
ancienne du Lycée Carnot ,je voudrais vous signaler que « Les secrets »a été tourné dans l’ancienne propriété de mon père qui possédait 2000 pieds d’oliviers ,au nord de Tunis ,sur la route de Mateur ,à 5km de Djedeida.
Le village s’appelle Chaouat et mon père vivait dans une grande demeure,un « château « .
Le film sort donc le 19 mai dans des cinémas comme « L’Escurial » ,le Lincoln » ,l’Arlequin « ,avec comme vedette ;Hafsia HERZI.
Aicha, Radia et leur mère vivent à l’écart du monde dans une maison à l’abandon dans laquelle elles ont déjà travaillé comme domestiques. Leur quotidien vacille le jour où un jeune couple vient s’installer dans la maison. Les trois femmes cachent leur existence aux nouveaux venus de peur d’attirer l’attention sur leur situation et d’être chassées. En effet, elles cachent un secret inavoué… »LES SECRETS DE RAJA AMARI, le 19 mai en salle, dans toute la FRANCE.
Nouveaux textes, nouvelle gestuelle, nouveau victor… enfin pas trop quand même!
réservez au plus vite vos places pour le nouveau spectacle de Victor Zarca.
« JAIMERAIS TANT » !
les jeudis 8 avril 2010, jeudi 15 avril 2010,
jeudi 6 mai 2010 à 21 h;petit théâtre de « la planche à pain »
Un portrait de la chanteuse disparue il y a une vingtaine d’année, pour lequel Colette FELLOUS (carnot, term 67) restitue l’enfance et la jeunesse de DALIDA, le cinéma égyptien, une popularité grandissante qui passe les frontières, la personnalité d’une égérie en France et en Italie.
un mouvement qui posera comme un principe fondamental lexpression des émotions du peintre, de son trouble, lacceptation de sa subjectivité. Ce mouvement qui prendra son envol au début du 20ème siècle est lExpressionnisme.
Cest un changement doptique. Pour Voir Munch, il nous faudra oublier que nous avons un cerveau pour ne garder que ce quil y a de sensible en nous. Il nous faudra oublier quIngres a peint « la grande Odalisque » ou « le bain Turc », oublier Gros et David. Il nous faudra aussi oublier ce que nous avons ressenti en regardant « le déjeuner sur lherbe » de Manet ou les lumières de « la cathédrale de Rouen » de Monet, oublier Courbet, lécole de Barbizon.
Car si nous nous rappelons tout cela, nous ne verrons pas Munch. Nous ne pourrons pas nous immerger dans ses tableaux. Voir un tableau de Munch, cest vivre avec lui un moment de son histoire, de sa jeunesse dans cette Norvège de la fin du 19ème siècle, la mort de sa mère et de sa sur, ses maladies. Cest accepter de partager lexpression de ses douleurs, de ses angoisses et sans doute de sa grande solitude. Cest une atmosphère lourde quil nous livre et que nous retrouverons notamment avec Schiele, Soutine ou Van Gogh.
Mercredi 5 mai à 17H15 :
Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine, métro Madeleine ou Havre-Caumartin
Chèque de 13 par personne pour la visite guidée, (entrée au musée en sus à payer sur place)
à lordre de Carnot-TunisMDA/ 23, rue Vernet 75008 Paris
Mercredi 5 mai à 17H15, cest à une visite guidée de lexposition de lartiste-peintre Edvard Munch ((1863-1944) rassemblant 175 de ses uvres que Carnot-Tunis vous propose dassister le 5 mai. Pour connaître un peu mieux ce grand artiste, voici un point de vue sur Munch de Philippe Curie (terminale C 73 et membre du bureau de Carnot-Tunis) :
Né en 1863, Edvard Munch est le précurseur dun mouvement qui fera de lartiste le révélateur de ses sentiments,
(Philippe Séguin et Michel Hayoun, dans le bureau du Président de l’Assemblée Nationale, en 1996)
La plupart des « anciens » ont fait le pèlerinage au Lycée Carnot, lors d ‘un séjour en Tunisie. Et vous ?
J’y vais régulièrement, je ne fais pas de visite à Tunis sans passer au lycée. J’y suis allé avec mes enfants et je leur en parle souvent. Cela compte beaucoup pour moi.Comment dirais-je… en dehors de ma chambre, c’est l’endroit où j’ai passé le plus de temps. J’y suis entré en classe de douzième, en octobre 47 à 4 ans. J’ai fait tout mon primaire au petit lycée. A l’époque la douzième, c’était la première porte sur l’avenue de Paris. En douzième et en onzième on sortait en récréation dans la première cour, puis on passait dans la deuxième cour pour la dixième et la neuvième et enfin c’était la troisième cour pour la huitième et la septième.
J’ai passé mon examen d’entrée en sixième et je suis entré au Lycée pour ma sixième et ma cinquième. Je me souviens bien de ma sixième, c’était la 6ème A1, avec Beuchet comme professeur de français-latin. Le meilleur élève s’appelait Malet. Pour moi, la 6ème et la 5 ème n’ont pas été d’excellentes années, j’ai eu du mal à m’y faire: le changement de professeurs, l’éclatement du groupe qui avait fait quasiment le primaire ensemble. D’ailleurs, j’en ai retrouvés; certains m’ont écrit.
J’ai quitté le Lycée Carnot à la fin de la 5ème. Et sans vouloir dévaloriser l’établissement de Draguignan dans lequel je suis entré, cela m’a paru beaucoup plus facile. Il faut reconnaître que le Lycée Carnot était de très bon niveau, les instituteurs étaient solides et les professeurs de haute qualité: par exemple Chaix et Beuchet étaient extraordinaires.
Le passage de la Tunisie à la France, a t-il été un moment pénible?
Oui, ce fut une rupture difficile, parce qu’à la fois le rapatriement, au delà des problèmes financiers, c’est surtout l’éclatement du cercle familial, l’éclatement de l’environnement. On perd ses amis, ses voisins, toutes ses habitudes. Ce n’est pas un moment facile. Encore que moi, j’ai eu la chance d’y revenir en vacances régulièrement jusqu’à 16 ans. contrairement à d’autres pour qui il y eut rupture totale.Mes grands-parents ont quitté la Tunisie au moment de Bizerte. Avec la nationalisation des terres, ils n’avaient aucune raison particulière de rester. Pourtant, ma famille était établie en Tunisie, depuis quatre générations. Moi, je suis né en Tunisie, mon père aussi, mon grand père paternel est venu à 5 ans en 1895. Ses parents étaient originaires de Bordeaux, où Je n’ai que de vagues cousins.
C’est pourquoi mes racines, mes liens sont avec la Tunisie. C’est là que j’ai appris à bouger, à marcher, à courir, à nager. Certains les rejettent, alors que moi, j’assume ma terre natale; je reconnais la Tunisie d’aujourd’hui comme terre natale, et j’ai la chance aussi d’avoir suffisamment de notoriété maintenant pour que non seulement on admette que je la revendique. comme terre natale, mais beaucoup plus même, quand je vais là-bas, je suis encore plus dans ma terre natale, parce que tout le monde s’ingénie à me le rappeler et gentiment à s’en réjouir.
Vous, et la Tunisie, c’est une vraie histoire d’amour?
J’y suis né, j’y ai passé toute mon enfance et les étés de mon adolescence. Je connaissais à l’époque essentiellement Tunis et tout le Nord du pays: Bizerte bien s?r, Tabarka, Hammamet, Nabeul, Korbous, Béja (j’avais de la famille à Béja). J’ai vu ma première neige à Ain-Draham. Je suis incollable sur toutes les plages des environs de Tunis et du Nord: on y allait tout le temps en famille. Je connaissais aussi les îles Kerkennah, on s’y rendait en bateau à partir de Sfax. Je ne suis pas retourné en Tunisie pendant 10 ans de 1961 à 1971-72, étant étudiant à l’ cole Normale d’instituteurs, en faculté d’histoire d’Aix-en-Provence puis à l’ENA Après, en y allant régulièrement, c’est là que j’ai découvert le reste de la Tunisie: Tozeur, Gabès, Djerba…
Et cette enfance hors de France, que vous a t-elle enseigné?
J’ai été incontestablement très marqué par la multiplicité culturelle. Nous, les enfants, à notre échelle de petits, nous partagions les mêmes jeux, nous participions à toutes les fêtes et avec les trois calendriers, nous cumulions les congés scolaires, sans faire de différence. Ce n’est qu’à 9-10 ans, que j’ai entendu les distinctions: « c’est un juif, c’est un arabe, c’est un sicilien » A l’échelon des adultes la coexistence pacifique était plus ambiguÎ C’était effectivement une cohabitation de communautés. On vivait ensemble, on se fréquentait les uns les autres, mais chacun conservait sa spécificité. Lorsque survenait un mariage inter-communautés, chrétien-juif, chrétien-musulman, musulman-juif, tout Tunis en parlait; mais aussi, il faut être juste, on jasait autant pour un mariage protestant-catholique
Moi-même, les deux femmes qui s’occupaient de moi de 0 à 7 ans, était l’une maltaise que j’appelais tantine, l’autre, une vieille dame juive livournaise madame Lumbroso.Ma mère travaillait, elle était institutrice dans une école franco-arabe. Alors quand elle ne pouvait pas me faire garder, j’allais souvent dans un coin de sa classe faire mes devoirs. Dès le départ, comme vous le voyez, je ne risquais pas d’entrer au » Front National » tout de suite. Je me souviens d’ailleurs d’ une anecdote significative: ma mère dans sa classe franco-arabe à majorité tunisienne, avait demandé un jour » Qui est français ? » et toute la classe s’était levée.
La culture française, avec tous ces gens différents, était un élément fédérateur. Le Lycée Carnot, lui aussi, était un lieu où se retrouvait une situation multiculturelle, mais tous les élèves étaient liés par cette culture française. Regardez les noms derrière n’importe quelle photo de classe: vous avez des français, des siciliens, des juifs, des italiens… A l’époque l’élite tunisienne était à Sadiki, ce n’est qu’après qu’elle est venue à Carnot.
Ce que l’on peut tirer comme enseignement, de toutes ces situations existant en Tunisie, montre que l’on pouvait vivre ensemble. C’est que la relation entre les gens dans ce pays, cette relation va au delà de la simple solidarité d’origine; les gens se reconnaissent. Je vous en donne un exemple… France 3 fait une série sur les hommes politiques, chacun pouvant choisir son réalisateur. Moi j’ai choisi Serge Moati: parce qu’au delà des clivages politiques, nous partageons les mêmes valeurs fondamentales.
Vous êtes désormais notre Président d’honneur , en dehors de regrouper les « anciens » quel rôle peut jouer l’association ?
Comme priorité, je suis particulièrement sensible à la relation franco-tunisienne Le Lycée Carnot est une des plus belles réussites de cette relation, de ce qu’elle a pu faire et de ce qu’elle doit rester. Les « anciens » sont un groupe de personnes qui témoignent de ce que cette relation a de fécond et leur rôle est de faire en sorte qu’elle perdure. Renouer les liens, c’est extrêmement important.
Par exemple, le Lycée Carnot a donné naissance aujourd’hui à un Iycee tunisien et à un centre culturel français. Il faut que les gosses, du Lycée d’aujourd’hui, n’aient pas honte de s’être appelés Carnot. Je crois qu’il faut les aider à assumer leur filiation: une initiative intéressante serait de créer un prix récompensant un élève de ce Lycée. Tout ce qui permet d’ouvrir le présent sur l’histoire joue un rôle positif.
Dans ma ville, j’ai fait transformer le régiment d’Epinal en régiment de tirailleurs d’Afrique du Nord, en hommage à la tradition historique. Pour célébrer les cérémonies de la Libération, ce régiment avait organisé une journée « portes ouvertes ». Avec leurs uniformes, leurs symboles, leurs emblèmes, on se se serait cru à Tunis. D’ailleurs, il faudra que les anciens de Carnot viennent à Epinal rencontrer ce régiment.
L’association peut donc vraiment jouer ce rôle de lien entre le passé et le futur, entre la Tunisie et la France et entre tous ces gens qui se reconnaissent comme la composante de ces ponts, Que tous ceux qui sont passés par les bancs du Lycée Carnot se mobilisent à cet effet.
En 1996, Effy Tselikas et Michel Hayoun ont rencontré Philippe Séguin alors président de l’Assemblée Nationale. Durant plus d’une heure sous les lambris dorés de l’Hôtel de Lassay, a résonné notre mémoire commune d’anciens élèves du lycée Carnot.
Effy Tselikas est journaliste et ancienne de Carnot (term. 1972)
Michel Hayoun est consultant et président de Carnot Tunis (term.1965)