1941-Salle d’étude des internes du lycée Carnot

Commentaire et photo : Raymond MASSA

« Décoration conçue et réalisée dans ma classe d’étude

à l’époque du « Maréchal Pétain ». Durant cette période, l’administration

du lycée avait demandé que les bons dessinateurs (dont j’étais) ornementent

les classes d’étude des internes. Elles furent ornées de sujet genre « travail,

famille, patrie, francisque » et autres dévotions au pouvoir de l’époque.

…tant plutôt gaulliste, j’ai préféré réaliser une décoration basée sur le sport.

Cette décoration fut conservée intacte bien des années plus tard, photo-ci-dessus,

toutes les autres salles décorées de sujets à connotation politique avaient été repeintes. »

Extrait du livre de l’Instruction Publique paru en 1926

En 1880, le Cardinal Lavigerie fit élever, autour de la chapelle, de grands b‚timents dans lesquels il installa un collège qu’il appela collège Saint-Louis de Carthage.

Ce collège contenait plus de cinquante élèves pensionnaires au moment de l’occupation française en 1881. Il fut transporté à Tunis où il prit le nom de collège Saint-Charles.

Cet établissement ne devait pas tarder à perdre son caractère exclusivement religieux. Le Cardinal, pour maintenir le niveau des études, dut demander au Ministère de l’instruction publique des professeurs de l’Université. Le collège fut pourvu de professeurs laÔques payés par le gouvernement tunisien.

En novembre 1889, il a été cédé définitivement par le Cardinal au gouvernement tunisien. Son administration est devenue entièrement laÔque ainsi que ses professeurs.

Il prit alors le nom de Lycée Sadiki, car M. Massicault (…) avait décidé qu’un certain nombre d’élèves du collège Sadiki seraient transférés dans le nouveau lycée.

Il conserva ce nom jusqu’à sa réorganisation par le décret du 29 septembre 1893.

Au lendemain de la mort du Président Carnot, il fut décidé en Conseil des Ministres, que le lycée de Tunis prendrait le nom de Lycée Carnot.

Les élèves reçoivent au lycée l’enseignement secondaire conformément au plan d’études établi pour les lycées de la métropole.

L’enseignement est donné dans les cours secondaires par des professeurs agrégés pour la plupart ; dans les cours élémentaires et primaires, par des professeurs pourvus du certificat d’aptitude spécial ou du brevet supérieur et du certificat d’aptitude pédagogique.

Les répétiteurs sont pourvus de la licence du baccalauréat. Extrait du livre de la Direction Générale de l’Instruction Publique paru en 1926

 » En 1875, les pères missionnaires d’Afrique furent appelés en Tunisie en qualité de chapelains et de gardiens de la Chapelle Saint-Louis, que le gouvernement français avait fait construire en 1830, à Carthage, à l’endroit où l’on suppose que Saint-Louis est mort.

27 octobre 2000 – Diner avec Philippe SEGUIN

de gauche à droite : Hélène HAYAT, Philippe SEGUIN,

†††††††††††††††††††††††††††† Michel HAYOUN, Effy TSELIKAS 27 octobre 2000

La francophonie autour de l’ouvrage « Plus français que moi, tu meurs » aux éditions Albin Michel

Philippe SEGUIN ancien ministre, président d’honneur de l’ALCT

André Nahum, medecin, journaliste, écrivain

Il y a une dizaine d’années, au cours d’un déjeuner en présence d’une centaine de participants, André Nahum nous avait ébloui par ses talents de conteur. A partir de proverbes judéo-arabes, il nous avait fait revivre tout un monde enfui.

En hommage, l’article paru dans le Parisien du 24 novembre 2015, André Nahum est décédé la semaine suivante :

Le regard pétille et le discours n’a rien perdu de sa passion. André Nahum, qui a fêté ce 24 novembre ses 94 ans dans son appartement de Sarcelles, n’a rien du retraité lambda. Docteur lors de la construction du Grand Ensemble, adjoint au maire dans les années 1980, il est encore aujourd’hui chroniqueur radio et écrivain.

Il vient de sortir son dernier livre, « L’Âne, mon frère de lait ». Originaire du quartier juif de Tunis, l’homme s’est installé en 1961 à Sarcelles, ville qu’il n’a jamais quittée et où il a enfilé de multiples casquettes.

Le docteur   « Quand je suis arrivé, c’était la boue, le vent, les grues, les tours à moitié construites… » Dans les années 1960, André Nahum fait partie des tout premiers médecins de la nouvelle ville. « Beaucoup d’habitants ne parlaient pas encore français, se souvient-il. Les Turcs se présentaient en énonçant leur nationalité et l’entreprise pour laquelle ils travaillaient. Les Espagnols, quand ils ont vu que je baragouinais trois mots, m’ont appelé el médico que habla español (NDLR : le docteur qui parle espagnol). Sarcelles était extraordinaire ! » Il continuera à exercer sur l’avenue Paul-Valéry, jusqu’en 1987.

Le militant   S’il fait partie de ceux qui ont combattu la municipalité communiste (à la tête de la ville de 1965 à 1983), André Nahum refuse toute étiquette. « Un homme libre », clame-t-il. Sous la droite, il sera adjoint à la Culture de Raymond Lamontagne (RPR), avant de s’éloigner de la politique. Mais aujourd’hui encore, il continue de livrer ses analyses, notamment sur son compte Facebook et ses 750 suiveurs. Spécialiste du Moyen-Orient, ses prises de position sont toujours très tranchées (et très commentées), comme celle félicitant récemment l’intervention militaire de la Russie en Syrie.

Le chroniqueur  En 1995, l’un de ses amis médecins lui propose d’intégrer la radio juive Judaïques FM. Depuis, André Nahum se targue d’avoir participé à « 1 000 émissions en 20 ans ». Chaque semaine, il continue de préparer de chez lui unbillet d’humeur, diffusé le mercredi, à 8 h 45. Il participe également à une émission littéraire, le lundi soir. « Un hobby », qu’il pratique par téléphone ou directement dans les studios à Paris.

L’écrivain André Nahum a commencé à écrire en 1980. « Je voulais raconter tout ce qui concernait mon groupe humain, et ses histoires. » Son groupe ? Les juifs tunisiens, dont il a raconté les histoires dans des contes, des romans… Parmi ces récits, celui du boxeur Young Perez, champion du monde qui sera déporté à Auschwitz. Son dernier livre, « L’Âne, mon frère de lait », s’adresse « à toutes les générations », insiste-t-il. L’histoire d’un homme au crépuscule de sa vie, cherchant à retrouver son frère de lait, un âne, par le biais de l’émission de télé « Perdu de vue ». Une enquête lui permet de remettre les pieds sur sa terre natale… la Tunisie.

« L’Âne, mon frère de lait », éditions Ane bâté, 40 pages, 10,90 €.

Remise de Prix (mars 1998)

Les 9 lauréats à l’Hôtel de Ville de Paris

Pourquoi le prix ?

Ce Prix est la manifestation de la continuité francophone en Tunisie durant tout ce siècle : des élèves – venant de tant de communautés différentes qui ont appris le français et la culture française sur les bancs du lycée Carnot -aux jeunes tunisiens du lycée Bourguiba, tous partagent cette langue, cette culture et les valeurs humanistes qu’elles véhiculent.

Ce Prix est un témoignage vivant de ce que la relation franco-tunisienne a de fécond pour l’avenir, et, ce faisant, il renforce les liens entre tous les  » anciens « , partout où ils se trouvent, en leur donnant l’opportunité de restituer, ne serait-ce que symboliquement à la Tunisie, pays de leur enfance, à ce lycée français, à leurs professeurs, un peu de tout ce bonheur qu’ils y ont reçu.

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Le règlement

Les candidats admis à concourir ont été les 116 élèves de 6ème année (première), 100 élèves des classes de 5ème année (seconde), 100 élèves des classes de 4ème année (troisième). Pour les classes de 5ème et 4ème années, les élèves ont été sélectionnés de la façon suivante : les 5 premiers en français de chaque classe (17 classes) et pour les suivants, par leurs meilleures moyennes générales.

.Le dèroulement

Le concours a eu lieu le 17 mai 1997 de 8 h. à 11 h. auprès de 306 candidats sur le sujet suivant  » Vous vous apprêtez à jeter une bouteille à la mer contenant un message en souhaitant qu’elle soit retrouvée par un jeune de votre ‚ge sur les rives françaises. Rédigez la lettre que vousL’A.L.C.T., soucieuse d’établir des liens et de faire le pont entre les anciens du lycée et les jeunes tunisiens du lycée-pilote Bourguiba (ex-lycée Carnot), a eu l’idée de créer un Prix.

Ce Prix a distingué des élèves qui, par la qualité de leur rédaction française et la validité de leurs argumentations, ont le mieux illustré les valeurs d’ouverture que défend l’association.