L a L e t t r e m é l de mars 2014

Chers amis,
Le savez-vous ? le petit lycée Carnot, abandonné depuis de longues années, devient l’Institut Français de Tunis. Heureuse nouvelle !
La mi- juin sera pour nous l’occasion de programmer un week-end de 3 jours sur les incontournables sites d’Alsace : la route des vins d’Alsace, les visites de Strasbourg, d’ Obernai, de Saint-Odile, du Haut-Koenigsbourg et de Colmar. Dans quelques jours, nous vous enverrons le programme détaillé (circuit guidé, hôtels 3*, demi pension, aux environs de 310€ par personne en chambre double). Merci de nous faire savoir si cela vous tente de nous accompagner.
En attendant ….

Dimanche 23 mars à 20h30 au Théâtre du Gymnase Marie-Bell
L’Association Tuni Culture nous présente « Zaim Bourguiba » de Raja Farhat (version française)
Avec Raja Farhat et Amel Fargi
ZAÏM BOURGUIBA de Raja Farhat (tous deux anciens de Carnot) est une pièce biographique racontant la vie du « combattant suprême » à travers plusieurs péripéties: les victoires et les défaites, les vicissitudes de la vie politique, la guerre de Bizerte, les évènements douloureux , dans un style attrayant, non dépourvu d’humour malgré la gravité du contexte. La pièce évoque aussi la vieillesse, la maladie et la déchéance d’une fin de règne.
Réservez vite sur ticketac, Fnac …..

A savoir
L’institut français de Tunis bientôt installé dans les locaux de l’ex-petit lycée Carnot
L’ancien petit lycée Carnot ainsi que les anciens bureaux et appartements du proviseur, la vieille chapelle, les dortoirs et le réfectoire ont été réhabilités et transformés en Institut Français de Tunis. Ce projet, soutenu à l’origine par Madame Lanxade, épouse de l’ambassadeur de France, a mis vingt ans àse réaliser. Ces nouveaux bâtiments rassembleront bientôt en un même lieu, l’Institut Français de Tunisie (IFT) ainsi que tous les services culturels et de coopération : le centre de langue, la médiathèque, un auditorium, des espaces d’accueil et de convivialité avec un patio et un café, ainsi que les services administratifs et de coopération. Quant à l’autre aile du lycée, rue Saïf Ed-Dawla elle est Lycée Bourguiba depuis 1983.
Un ancien de Carnot Ministre de l’industrie tunisienne
Kamel Bennaceur, ancien élève du lycée Carnot (carnot 1966.1973/term C) , agrégé de mathématiques à 21 ans, diplômé de l’Ecole Polytechnique à 22 ans et de l’Ecole normale supérieure à 23 ans, est le nouveau ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines. Nous lui présentons nos plus vives félicitations et nos vœux de réussite.

Carnet
Robert Stoll chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre National du Mérite, croix de guerre 1939-1945, membre honoraire du Conseil supérieur des Français de l’étranger est décédé à L’Isle-Adam, le 28 janvier 2014, dans sa 93e année.
Robert Stoll (carnot 1926.1938/sec), dont l’ancêtre alsacien fut un des premiers français à s’installer en Tunisie en 1855, est une des personnalités les plus emblématiques de la relation franco-tunisienne. Pour en savoir plus sur la saga des Stoll en Tunisie, cliquez sur le lien ci-dessous : article de Tahar Ayachi paru dans le quotidien la Presse, le 17 février.
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:bhwVywVH66EJ:www.lapresse.tn/supplement/la-saga-des-stoll-en-tunisie.html+&cd=2&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a Nos plus sincères condoléances à Jean-François et Jérôme, ses enfants.

A lire
Bienvenue à Henin-Beaumont d’Haydée Sabéran, éditions la découverte (2014)
Hénin-Beaumont, au cœur du Pas-de-Calais, est devenu un symbole. Symbole de la désindustrialisation d’abord, tant ce territoire a été affecté par la crise du secteur minier, depuis les années 1970, et par des délocalisations à l’image de Metaleurop en 2003 et de Samsonite en 2006. Symbole de la faillite du Parti socialiste, aujourd’hui embourbé dans de graves affaires de corruption. Symbole de la progression apparemment irréversible du Front national enfin, au point que sa présidente Marine Le Pen, tente depuis plusieurs années de faire de cette commune de 30 000 habitants son fief électoral.
Grâce à une enquête de plusieurs années à Hénin-Beaumont, Haydée Sabéran explique comment cette ville plonge chaque jour un peu plus dans la catastrophe sociale et politique. Mais, en nous emmenant dans les usines et les corons, en se faufilant dans les rayons des supermarchés et dans l’intimité des familles, en nous accompagnant des salles d’attente du Pôle emploi aux coulisses du conseil municipal, l’auteure raconte avec subtilité une histoire plus singulière qu’on ne pourrait l’imaginer…
Haydée Sabéran (fille de notre ami Foad Sabéran) est journaliste et correspondante de Libération à Lille.

Et si le Diable était une Femme ? de Jacques Fiorentino, éditions Assyelle (2013)
Des nouvelles époustouflantes, pleines d’ironie, de sexe et de souffrances..Passé le premier ressenti assez brutal, le lecteur s’imprègne peu à peu de toute la finesse, la sensibilité de l’auteur…
Jacques Fiorentino (carnot 19553.1956/CP) est médecin-consultant

La Tunisie dans le tourbillon de la seconde Guerre Mondiale de Mohamed Noureddine Dhouib
Ce livre décrit les événements de la Seconde Guerre Mondiale en Tunisie qui ont eu lieu du 8 Novembre 1942 au 13 Mai 1943 . Il retrace, cartes et photos à l’appui, le déroulement des différentes batailles et leur aboutissement. Parallèlement à l’aspect militaire, l’auteur évoque la situation politique de la Tunisie à cette époque et surtout le calvaire de la population subissant les réquisitions, le rationnement des denrées de base, le marché noir, les bombardements aériens quotidiens et le tir croisé des belligérants.
Contact https://www.facebook.com/events/175184856021166/

DANS « JEUNE AFRIQUE » DU 28/4/08: TRES COTES, TRES COUTEUX LES LYCEES FR DE TUNIS

Tous ont encore en mémoire des fous rires et moments d’insouciance passés dans les cours ensoleillées des lycées français de Tunisie. « Ce sont mes plus belles années. Le lycée Carnot de Tunis était un lieu d’enseignement privilégié. Juifs, chrétiens ou musulmans, nous étions tous comme des frères », se souvient Hamed Ben CHEDLY, aujourd’hui médecin à La Marsa, dans la douce banlieue nord de Tunis. « C’était le temps des boums du samedi soir, des soirées guitare, de la préparation des examens, de la solidarité et de la fraternité entre différentes communautés », ajoute une ancienne élève du même établissement.
Philippe Séguin, l’actuel président de la Cour des comptes française et ancien élève du lycée Carnot, explique cette ambiance particulière : « Il y avait des Français, des Siciliens, des Juifs, des Arabes, des Maltais, etc. Aujourd’hui, cette relation entre gens issus de ces lycées va au-delà de tous les clivages politiques, religieux et nationaux. Nous partageons des souvenirs et des références qui sont, en fin de compte, des valeurs communes. »
Certains de ces adolescents qui ont grandi ensemble sont devenus aujourd’hui d’éminentes personnalités. Habib Bourguiba, ancien président de la République tunisienne, Ferid Boughedir, cinéaste tunisien, Georges Wolinski, dessinateur, ou encore Michel Boujenah, comédien et humoriste, ont tous usé leurs fonds de culotte sur les bancs du lycée Carnot. Pendant un siècle (1882-1983), cet établissement a accueilli des milliers d’élèves issus du pourtour méditerranéen avant d’être intégré au système éducatif tunisien, et de devenir le lycée pilote Bourguiba.

LA MISSION FRANCAISE PLEBISICITEE
Actuellement, il existe en Tunisie deux lycées français : le lycée Pierre-Mendès-France dans le quartier tunisois de Mutuelleville, et le lycée Gustave-Flaubert, à La Marsa, plus connu sous le nom de « lycée Cailloux ». Tous deux dépendent de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) et sont intégrés au réseau des 430 lycées français disséminés à travers le monde. Tous ces établissements ont en commun les mêmes méthodes et des programmes similaires, élaborés par le ministère de l’Éducation nationale français.
À l’origine, ces lycées ont été mis en place pour scolariser les enfants des expatriés, mais aussi, et surtout, pour former dans les pays colonisés ou sous protectorat, une intelligentsia locale favorable à la France. « Les lycées français à l’étranger constituent un atout majeur pour la francophonie et pour l’influence de nos idées, de nos valeurs et de notre culture dans le monde, affirme-t-on au ministère des Affaires étrangères français. Les étudiants étrangers issus de ces établissements seront susceptibles de devenir des interlocuteurs précieux dans le cadre des responsabilités qu’ils assureront plus tard. C’est particulièrement vrai pour la Tunisie, pays avec lequel nous avons toujours des relations très étroites. » En clair, ces lycées sont de véritables pépinières pour futures élites francophones.
Aujourd’hui, leurs élèves sont pour une grande majorité des nationaux francophones, auxquels s’ajoutent un certain nombre de binationaux et quelques étrangers. La mission première de ces lycées est d’assurer la continuité du service public français à l’étranger afin que tout élève français puisse poursuivre une scolarité classique en Tunisie. Mais, compte tenu de la proportion des nationaux (plus de 60 %) dans les effectifs, ces établissements jouent de plus en plus un rôle d’interface entre la France et le pays d’accueil (apprentissage obligatoire de la langue, diplômes binationaux, activités culturelles, etc.). Leur objectif est donc de prodiguer un enseignement de qualité et en parfaite adéquation avec les programmes pédagogiques en vigueur en France.
Un système qui attire de plus en plus les Tunisiens. Pour l’année scolaire en cours, plus de 3 000 élèves sont inscrits dans un établissement français de la sixième à la terminale, dont 1 630 au lycée Pierre-Mendès-France et 1 500 élèves au lycée Gustave-Flaubert. « J’ai fait le choix d’inscrire mes trois filles au lycée Gustave-Flaubert et j’en suis ravie, explique Latifa, 56 ans, comptable. Elles ont une bonne culture générale et font preuve d’imagination et d’esprit d’initiative. Le melting-pot de ces lycées français est une vraie chance pour elles. C’est un passeport pour la modernité. »
Les parents, souvent issus eux-mêmes d’un établissement français, voient dans cette scolarité un accès plus facile à des études supérieures à l’étranger, et plus particulièrement en France. « J’ai fait mes classes au lycée Carnot de Tunis et j’ai préféré inscrire mon garçon à la Mission française afin qu’il puisse plus tard poursuivre ses études universitaires en France. Soyons honnêtes : avec le durcissement des conditions d’obtention d’un visa pour l’Hexagone, un élève issu d’un lycée français a plus de chances d’intégrer une faculté française qu’un élève du système local tunisien », confie Rafik, industriel dans la région de Sfax. Ainsi, en 2007, 65 % des élèves ayant obtenu leur baccalauréat au lycée Gustave-Flaubert ont choisi de poursuivre leurs études universitaires dans un établissement français et seuls 18 % ont opté pour un établissement local. Autre avantage non négligeable des lycées français, le renforcement récent de l’enseignement de l’arabe. « Le bon niveau de la langue arabe m’a encouragée à y scolariser mon fils. Aujourd’hui, il est aussi à l’aise en français qu’en arabe. C’est un atout de taille », explique Karima, femme au foyer.

GRATUITE POUR LES FRANCAIS
Mais tout le monde n’a pas si facilement accès aux lycées français, loin s’en faut. Avec des frais de scolarité annuels de 1 400 DT (777 euros) pour le premier cycle et de 1 800 DT (1 000 euros) pour le deuxième cycle, nombreux sont les parents qui n’ont pas les moyens d’inscrire leurs enfants à la Mission française. Seule une élite fortunée peut offrir ce type de cursus à ses enfants. D’ailleurs, les élèves sont issus, pour l’essentiel, de la bourgeoisie commerçante et industrielle, ou de familles dont les parents exercent des responsabilités politiques ou une profession libérale. « Il est impossible pour nous de payer des frais de scolarité aussi élevés, confie le couple Trad, tous deux cadres moyens dans une banque de Tunis. Nos salaires réunis ne suffisent pas pour inscrire nos deux enfants dans un lycée français. Alors nous avons opté pour un lycée local et, finalement, tout se passe très bien. Même si, au fond, nous regrettons la Mission française. » Il est normal de payer des frais de scolarité, « mais à ce niveau-là, seuls les privilégiés y ont accès », peste un autre parent d’élève. Ces droits d’inscription, souvent prohibitifs et inaccessibles pour une grande partie de la population, financent le budget de fonctionnement des établissements ainsi qu’une partie des salaires des professeurs recrutés sur place.
Jusqu’à une date récente, les nationaux et les élèves français payaient les mêmes montants en frais de scolarité. La situation ne devrait plus durer puisque la gratuité pour les expatriés était l’une des promesses de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle. Le 28 février 2007, ce dernier déclarait, devant un parterre d’expatriés réunis au Palais des congrès de la capitale espagnole, vouloir que « les Français de Madrid, de New York, de Tokyo, de Shanghai, de New Delhi ou de Tunis ne se sentent pas abandonnés mais, qu’au contraire, ils aient le sentiment que la France ne les oublie pas ». Un message qu’il a d’ailleurs répété un mois plus tard. La baisse des coûts de scolarité était, en effet, une vieille revendication des Français de l’étranger. Cette réforme s’appliquera dans le monde entier. Premières à en bénéficier : les classes de terminale, dont les frais de scolarité devraient être remboursés dès cette année aux parents d’élèves français. Les classes de première et de seconde profiteront de mesures équivalentes lors des prochaines rentrées. Mais, pendant ce temps, les nationaux continueront de payer le prix fort. Se former à l’école française restera donc encore longtemps un rêve que seuls les enfants de l’élite pourront concrétiser.
L’aura des lycées français reste forte. Même si, compte tenu des frais de scolarité élevés, les deux établissements existants en Tunisie apparaissent de plus en plus sélectifs.
Célèbres ou anonymes, les anciens de ce qu’on appelle communément la « Mission française » en parlent souvent la larme à l’œil.

Donnez-nous des informations sur la liste des lycées français de Tunisie

*Bizerte/
– Lycée Stephen Pichon (1920) => Lycée Farhat Hached (1961)
élèves : Bertrand Delanoë, Charles Villeneuve, Jacques Charrier* Tunis
– Lycée Carnot (1893) => Lycée Bourguiba (1983)
professeurs : François Châtelet, Jean Amrouche, Claude Hagège, Albert Memmi
élèves : Habib Bourguiba, Philippe Seguin, Serge Moati, Loris Azzaro, Ferid oughedir, Alain-Gérard Slama, Pierre Benoit

– Lycée de jeunes filles Armand Fallières

– Lycée de jeunes filles Paul Cambon
élèves : Claudia Cardinale

– Lycée de Mutuelleville (1956) => Lycée Pierre Mendès France (1983)

– Lycée de la Marsa (Cailloux) => Lycée Gustave Flaubert

– Sousse
– Lycée Charles Nicolle

– Sfax
– Lycée
– Groupe scolaire Albert CamusVoici une liste des lycées français (avec les noms qu’ils portent maintenant qu’ils sont tunisiens) et de leurs élèves célèbres (en France, en Tunisie et ailleurs).
Envoyez-nous vos corrections, remarques, ajouts … à alct@free.fr
Remarque : aujourd’hui, il y a deux lycées français en Tunisie : le lycée Pierre Mendès-France à Mutuelleville et le lycée Gustave Flaubert à la Marsa.

Le lycée Carnot


En 1845, l’abbé Bourgade, chapelain de Saint-Louis de Carthage, installe le premier collège français, le collège Saint-Louis,impasse du missionnaire (Zanguet El Babas) dans la médina de Tunis. Il reçoit une subvention du gouvernement français. Après treize ans d’existence, au départ de l’abbé, le collège ferme ses portes.

Quelques années plus tard, en 1875, les Pères blancs s’installent à Tunis. Le Cardinal Lavigerie décide d’inaugurer à Carthage, dans des bâtiments construits autour de la Chapelle Saint-Louis, un collège portant le même nom que le précédent. Il accueille une cinquantaine d’élèves. Au lendemain du Protectorat français en 1881, pour permettre l’accueil d’un plus grand nombre d’élèves, il est décidé de transférer l’établissement dans la capitale.
Le Cardinal Lavigerie acquiert des terrains à Tunis. La ville moderne émerge à peine dans un paysage de marais. Sur des terrains mal consolidés, s’érigent les premiers bâtiments comme le Consulat français, l’école de l’Alliance Israélite Universelle, la Cathédrale et deux gares : une italienne, rue de Rome, pour aller à la Goulette et à Carthage et une française, pour aller de Tunis à Alger. Monsieur Etienne-Marius Arnoux, ingénieur-architecte, est chargé de l’édification du lycée sur le modèle de tous les lycées de la Métropole. Les terrains achetés sont en bordure de l’actuelle avenue de Paris, une des grandes artères, qui n’est alors qu’une mauvaise piste, au milieu d’un sol marécageux où se déversent à ciel ouvert les égouts de la médina. Son aspect est si peu engageant que le collège tourne le dos à la future avenue.
Aussi, l’architecte décide d’aménager l’entrée, avec son grand portail à double battant, dans la petite rue adjacente, rue Guynemer. L’ouverture des classes a lieu le 9 octobre 1882 dans le nouvel établissement renommé Collège Saint-Charles.
D’une centaine d’élèves, le nombre passe rapidement à deux cent cinquante.
En 1888, le Cardinal Lavigerie charge monsieur Arnoux de construire de nouveaux bâtiments semblables aux premiers. Le 2 novembre 1889, le clergé cède le Collège Saint-Charles à l’administration française – avec l’obligation de conserver la chapelle et un aumônier – qui le transforme en lycée sous l’appellation Lycée Sadiki, en hommage au Bey Sadok.


Puis, pour éviter la confusion avec le collège Sadiki, le lycée se dénomme Lycée de Tunis en 1893.Décret du 29 septembre 1893
En français

En arabe

En 1894, le Conseil des Ministres lui donne le nom de Carnot pour honorer le président de la République assassiné, Sadi Carnot. Devant des effectifs scolaires de plus en plus nombreux, le lycée est agrandi plusieurs fois en 1894, en 1913 et en 1925. Les derniers travaux s’achèvent en 1939, à la veille de la guerre.

Salle d;#39;étude des internes du lycée Carnot Commentaire et photo : Raymond MASSA « Décoration conçue et réalisée dans ma classe d;#39;étude à l;#39;époque du « Maréchal Pétain ». Durant cette période, l;#39;administration du lycée avait demandé que les bons dessinateurs (dont j;#39;étais) ornementent les classes d;#39;étude des internes. Elles furent ornées de sujet genre « travail, famille, patrie, francisque » et autres dévotions au pouvoir de l;#39;époque. …tant plutôt gaulliste, j;#39;ai préféré réaliser une décoration basée sur le sport. Cette décoration fut conservée intacte bien des années plus tard, photo-ci-dessus, toutes les autres salles décorées de sujets à connotation politique avaient été repeintes. »

Durant la guerre, le lycée est réquisitionné d’abord par la Kommandantur de l’armée allemande, puis en 1943 par les forces alliées. Durant toute cette période, les élèves sont disséminés dans les autres établissements de Tunis. Le lycée connaîtra d’autres soubresauts, comme sa fermeture le premier trimestre 1961 à la suite des événements de Bizerte. Autour du lycée gravitent des annexes : Carthage* et Salammbô* (construits après guerre), Mutuelleville dit Mutu (construit en 1956), La Marsa* (construit en 1960).Le lycée cesse d;#39;appartenir au réseau français en 1983 (soit vingt-sept ans après l;#39;indépendance) et devient le lycée-pilote Habib Bourguiba. Une petite partie des locaux restent propriété des autorités françaises et sert de salles d’exposition pour l’Institut de coopération culturelle.
Professeurs célèbres : Jean Amrouche (lettres) François Ch‚telet (philosophie), Jean Ganiage (hist-géo), Claude Hagège (lettres), Albert Memmi (philosophie), Hubert Montheillet (hist-géo), Jean Grenier (philosophie)
Elèves célèbres : Loris Azzaro, Ferid Boughedir, Michel Boujenah, Habib Bourguiba, Jean-Claude Casanova, Colette Fellous, Jean-Paul Fitoussi, Claude Hagège, Serge Moati, Albert Memmi, François d’Orcival, Alain-Gérard Slama, Philippe Seguin, Grand Rabbin Joseph Sitruck, Georges Wolinski(extrait des Lycées français du soleil, creusets cosmopolites de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc, Effy Tselikas et Lina Hayoun,Autrement, collection « Mémoires, Paris, 2004)

Statistiques des élèves du lycée Carnot
– par années : 1895 à 1912
– par catégories : pensionnaires, demi-pensionnaires, externes surveillés, exeternes libres….
– par enseignements : classique, moderne commercial, élémentaire, primaire
– par nationalités : français, musulmans, israélites, maltais, italiens, grecs, divers

Notes aux élèves du 24 juin 1912Le lycée Carnot de Tunis est l’héritier d’une double lutte d’influence, d’une part entre les écoles italiennes et les écoles françaises, et d’autre part entre les congrégations religieuses et les institutions de la République.
Différentes dates marquent sa « pré-histoire ».

Elèves et fonctionnaires dans les années 1920

Conditions d’admission au lycée dans les années 1920
Le Lycée Carnot reçoit des pensionnaires, des demi-pensionnaires, des externes surveillés et des externes libres.
Tout élève doit présenter, à son entrée, au proviseur :
1) Son acte de naissance
2) Un certificat d’études et de bonne conduite délivré par le
chef de l’établissement d’où il sort
3) Un certificat de vaccine
Les enfants peuvent être admis dans la classe de 11ème dès l’‚ge de cinq ans en qualité d’externes.
L’uniforme est obligatoire pour les pensionnaires. Chaque élève doit être pourvu de deux uniformes, l’un d’hiver, l’autre d’été et d’un trousseau comprenant des objets en très bon état.
les demi-pensionnaires couchent dans leurs familles. Ils déjeunent, dînent et go?tent au Lycée.
Les externes surveillés séjournent au Lycée de huit heures à midi et de une heure à sept heures du soir. Ils assistent aux classes et aux études.
Les externes libres assistent seulement aux différents cours.
R…TRIBUTION A PAYER PAR LES ELEVES
DE CHAQUE CAT…GORIE
Pensionnaire de catégorie supérieure par an 2.115 F.
Demi-pensionnaires de la catégorie supérieure par an 1.359 F.
Externes surveillés de la catégorie supérieure par an 585 F.
Externes libres de la catégorie supérieure par an 450 F.
MODE DE PAIEMENT
Les frais de pension et d’études doivent être payés par trimestre et d’avance, sans qu’il soit besoin d’aucun avis préalable de l’administration.
Les élèves nouveaux doivent la pension ou les frais d’études à partir du premier jour de la quinzaine dans laquelle ils entrent. Exception est faite pour le mois d’octobre qui est toujours d? en entier, quel que soit le jour de l’entrée de l’élève.
Les élèves reçoivent au lycée l’enseignement secondaire conformément au plan d’études établi pour les lycées de la métropole.
L’enseignement est donné dans les cours secondaires par des professeurs agrégés pour la plupart ; dans les cours élémentaires et primaires, par des professeurs pourvus du certificat d’aptitude spécial ou du brevet supérieur et du certificat d’aptitude pédagogique.
Les répétiteurs sont pourvus de la licence du baccalauréat.

Fonctionnaires du lycée 1924-1925
ADMINISTRATION
Proviseur : M. J. DUVAL
Censeur : M. LECONTE
…conomie : M. GUIGON
Directeur des Classes élémentaires :
M. AUCLERC
Surveillants Généraux :
MM. CH. DUVAL, BATTISTELLI (délégués).
Sous-Econome : M.GOUROU
Commis d’économat : M. FLEURETTE
Secrétaire interprète : M. ZOUITEN
CULTE
M. l’abbé SUBERBIELLLE
M. le pasteur CABANTOUS
M. le rabbin ARDITTI
SERVICE DE SANTE
M. le docteur GERARD

Aujourd’hui : le lycée Bourguiba
A la remise du lycée par la France à la Tunisie en 1983, dans une démarche symbolique, le lycée prit le nom d’un ancien élève du lycée Carnot : le Président Bourguiba.
Le lycée Bourguiba est aujourd’hui le premier lycée-pilote en Tunisie. Il accueille les élèves les plus brillants de la région du grand Tunis. Ces élèves réussissent souvent les concours d’entrée aux grandes écoles françaises et étrangères.

– Conditions d’admission au lycée dans les années 1920
– Fonctionnaires du lycée 1924-1925

PRESENTATION

Pourquoi une association des Anciens du Lycée Carnot de Tunis (ALCT) ? Une attente existait. Chacun dans son coin se demandait comment avaient évolué ses camarades de classe. Le 6 janvier 1993, l’ALCT est née. Très vite, elle a rencontré un fort écho. Nous avons été là au bon moment. Les anciens élèves avaient besoin de comprendre leur passé, l’histoire de la France et de la Tunisie, à travers leurs familles, leurs amisÖ A un stade de leur vie, ils ressentaient la nécessité de se replonger, au delà des clivages professionnels, communautaires ou politiques, dans ce melting-pot joyeux qu’était Carnot dans leur souvenir. Cette association est entrée immédiatement en résonance avec eux. Un réseau affectif s’est remis en marche. Les faits sont là : plus de mille adhérents et trois mille anciens retrouvés en une dizaine d’années.
Quelles sont les activités de l’ALCT ? Une lettre d’information, trois fois par an qui présente le courrier des adhérents, le compte-rendu du dîner-débat, l’actualité des adhérents, des rendez-vous dans des lieux de mémoire … L;#39;annuaire: des centaines de personnes sont inscrites dans l’annuaire de l’association – de plus en plus épais à chaque parution -, assistent régulièrement aux dîners-débats, participent aux voyages et se connectent sur notre site. Des avis de recherche, venus de partout ( France, Tunisie, Italie, IsraÎl, Canada et même de Colombie) sont lancés sur Internet. Comme celui-ci : « nous recherchons tous nos camarades de 3ème5, année 71-72. Voici la liste de la classe. Si vous avez un frère, une sŒur, un ami ou un membre de votre famille qui se reconnaît, ou une quelconque piste, contactez-nous très vite ». Ce site a fait naître des relations inimaginables par des connexions avec le monde entier. Ainsi à la suite d’échanges électroniques, un voyage à Rome a été organisé au printemps dernier pour rencontrer d;#39;anciens condisciples italiens. La réunion a été très chaleureuse. Beaucoup d’histoires, de blagues, des questions : « qui a mon ‚ge, qui est de ma promo, est ce que vous connaissez celui-là, qu’est devenu celui-ci ? J’ai joué avec un tel à la guitare, j’ai chanté avec cet autre à l’Hacienda et dans toutes les boites de Tunis où l’on faisait la fête ». Un seul d’entre nous a retrouvé un copain de classe. Une de nos figures mythiques, un professeur de maths, monsieur Colas – lui-même ancien élève, dont les quarante ans de carrière se sont déroulés à Carnot ñ a lancé un appel. Devenu aveugle, il souhaitait reprendre contact avec ses anciens élèves. Nous avons reçu des centaines de messages émouvants, chaleureux, qui décrivent ses cours, ses manies. Ce professeur, toujours ganté de blanc pour écrire au tableau à la craie omyacolor, nous faisait partager sa passion de l’astronomie. Ses élèves de l’année 1979 se souviennent des photos de la NASA qu’il leur avait montrées, les premiers clichés de la planète Mars par la sonde Voyager. L’infamie suprême était de se faire traiter de crétin. Dans ces courriers c’est tout un monde enfoui qui s’exprime. Il a été tout heureux de ces évocations qui o;shy;nt éclairé la fin de sa vie. D’autres liens, d’autres rencontres se font aussi comme des échanges d’appartements avec la Tunisie et des demandes de stage.En Tunisie, d’autres événements o;shy;nt ravivé la mémoire de Carnot. Les associations d’anciens élèves, celle de Tunisie et celle de France o;shy;nt en premier célébré le centenaire du lycée en 1993. Elles o;shy;nt ensuite mis en place ensemble, en 1998, le Prix francophone destiné aux élèves du lycée-pilote actuel (en 1983, le lycée Carnot est rétrocédé à l’Etat tunisien et prend le nom de son plus célèbre ancien élève tunisien, Habib Bourguiba). Un concours pour les élèves des classes terminales sur le thème : « vous vous apprêtez à jeter une bouteille à la mer contenant un message, en souhaitant qu’elle soit retrouvée par un jeune de votre ‚ge sur les rives françaises. Rédigez la lettre que vous allez mettre dans cette bouteille » a reçu un accueil enthousiaste. Un jury composé d’écrivains, tunisiens et français a sélectionné les meilleures rédactions. Neuf lauréats, sept filles et deux garçons, ‚gés de 15 à 18 ans, o;shy;nt été récompensés par un voyage d’une semaine à Paris. Une grande cérémonie a réuni dans la salle des fêtes du lycée les anciens élèves, toutes générations confondues. A Paris, durant la semaine de la Francophonie, ces jeunes émerveillés o;shy;nt été accueillis et guidés par des membres de notre association.;nbsp;;nbsp;;nbsp;;nbsp;;nbsp;En 2003, L’association a fêté ses dix ans en grande pompe à l’Hôtel de Ville de Paris. Plus de mille personnes ont répondu à l’appel, dont le président de l’association jumelle à Tunis Taoufik Ben Ghars et en présence de trois anciens élèves des lycées français de Tunisie : madame l’ambassadrice de Tunisie, Bertrand Delanoe et Philippe Séguin. Cette adolescence toujours présente en nous, revient en force. Raviver l’esprit Carnot, replonger dans nos racines et poursuivre l’idéal républicain dans lequel nous avons été élevés, tel est le but de l’association. C’est ce que je veux transmettre.(d’après le témoignage de Michel Hayoun, président de l’ALCT, dans l’ouvrage Les lycées français du soleil, creusets cosmopolites de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc, d’Effy Tselikas et Lina Hayoun, aux éditions Autrement, collection « Mémoires »).

Comment continuer les activités de l’ALCT ?
Pour pérenniser l’ALCT et ses activités, votre adhésion et votre fidélité nous sont vitales. En adhérant à l’ALCT, vous bénéficiez de l’annuaire 2007 comprenant les coordonnées de plus de 1000 anciens élèves de Carnot, des réductions sur les dîners-débats, les spectacles,des invitations prioritaires pour nos événements exceptionnels.
Pour cela Il vous suffit de glisser dans une enveloppe dès aujourd’hui le formulaire d’adhésion dument rempli, accompagné de votre chèque et de le poster. Cliquez ici pour accéder au formulairePourquoi une association des Anciens du Lycée Carnot de Tunis (ALCT) ?

Quelles sont les activités de l’ALCT ?