COMMUNIQUE

Bien que les livres de cette époque remercient Sakkat pour son amitié envers les Juifs, je cherche un récit personnel par un des hommes qui a trouvé refuge à la ferme de Si Ali Sakkat à Bir Halima dans la vallée de Zaghouan pendant la bataille de Tunisie, au printemps 1943.

Est-ce que vous avez été parmi les soixante hommes juifs (ou descendants) qui ont trouvé refuge à la ferme de Si Ali Sakkat ?
Si vous correspondez à la description ou si vous savez des informations à propos de quelqu’un qui était à la ferme, ou si vous savez d’ autres histoires d’aide de musulmans aux juifs pendant la guerre, s’il vous plait, contactez-moi à

rsatloff@washingtoninstitute.org .

Robert Satloff
Washington, DC
http://www.washingtoninstitute.org/
Pour une critique de l’ouvrage voir le site : http://www.attariq.org/spip.php.article23.html
Je suis l’auteur de « Parmi les Justes: Histoires Perdues de l’holocauste dans les pays arabes » (« Among the Righteous »). Dans ce livre, je raconte l’histoire de Si Ali Sakkat, dont la générosité a aidé soixante juifs à survivre à la 2ème guerre mondiale.

PUBLICATIONS DE LA SHJT

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BON DE COMMANDE à RETOURNER à LA S.H.J.T. 45 rue la Bruyère 75009 PARIS

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Juifs et Musulmans en Tunisie : fraternité et déchirements du Moyen Age à nos jours 35€ x …ex. =

Juifs et Musulmans en Tunisie entre Orient et Occident 24€ x…ex. =

Robert Borgel, Etoile jaune et croix gammée, 25€ x…ex. =

Les chroniques d’Eliézer Ashkenazi 10€ x…ex. =

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ci-joint par chèque à l’ordre de la SHJT
· Juifs et Musulmans en Tunisie : fraternité et déchirements du Moyen Age à nos jours, actes du colloque de mars 1999, au prix spécial SHJT de 35 €.
· Juifs et Musulmans en Tunisie entre Orient et Occident, actes du colloque d’avril 2003, au prix spécial SHJT de 24 €.
· Robert Borgel, Etoile jaune et croix gammée, les Juifs de Tunisie pendant l’occupation allemande, préfacée et annotée par Claude Nataf, édité par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, au prix spécial SHJT de 25 €.
· Les chroniques d’Eliézer Ashkenazi, présentée par Robert Attal, au prix spécial SHJT de 10 €.

CONFERENCE SUR LES JUIFS DE TUNISIE

mardi 29 Janvier à 18H30 à l’Alliance Israëlite 45 rue La Bruyère 75009 PARIS

Dans le cadre des activités de la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie, Colette ZYTNICKI, Professeur à l’Université de Toulouse le-Mirail, donne une conférence sur: « L’accueil des Juifs de Tunisie à leur arrivée en France après 1956 »
mardi 29 Janvier à 18H30

EN MEMOIRE DES RAFLES DE JUIFS DE TUNISIE

Il sera donné lecture de la liste des Juifs de Tunisie morts au Champ d’Honneur, déportés et non revenus des camps d’Europe ou décédés dans les camps de travail institués en Tunisie par les nazis.
Cette lecture sera suivie de la récitation des prières d’usage.
Les familles des victimes et tous les originaires de Tunisie sont invités à participer à cette cérémonie qui éclaire particulièrement le dessein nazi d’éliminer les Juifs de toute la surface de la terre.
A l’occasion de l’anniversaire de la rafle des Juifs de Tunis par les S.S. (9 décembre 1942), la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie organise une cérémonie commémorative qui aura lieu le dimanche 7 décembre à 10 heures 45, en présence de Bertand DELANOE Maire de Paris, des Ambassadeurs d’Israël et de Tunisie en France et de représentants des ministres de la défense et des anciens combattants.

La vie Culturelle à Tunis, de Daniel PASSALACQUA

sur la vie culturelle à Tunis au 19ème siècle et dans le premier tiers du 20ème siècle traduit de l’italien par Daniel PASSALACQUA (lc1947 sc.ex)

Bab el B’har, ou Porte de la Mer, aujourd’hui dénommée également Porte de France, en était la limite à l’est, et s’ouvrait presque directement sur le Bahira ou Lac de Tunis; elle permettait l’accès de la ville aux marchandises et aux voyageurs qui, débarqués à La Goulette, traversaient le lac sur des barcasses qui accostaient au mole qui se trouvait sur le site de l’Ambassade de France actuelle, devant le cimetière chrétien de Saint Antoine hors des murs (créé au 17ème siècle sur un terrain offert par le Bey mouradite Hamouda Bacha, et déplacé en 1892 au Cimetière de Bab El Khadra, pour permettre de construire la Cathédrale actuelle).

Les communautés européennes chrétiennes ou juives livournaises s’étaient établies dans la zone franche qui s’étendait le long des murs, des deux cotés de la Porte de la Mer, dans les rues Sidi Bou Mendil, de la Commission, des Glacières, en pénétrant dans la Médina sur quelques centaines de mètres dans les rues Zarkoun, de la Kasbah, Jemaa ez-Zitouna (où se trouvait depuis le 17ème siècle l’Eglise de Sainte Croix), jusqu’aux rues transversales El Karamed, Sidi el Mourjani, des Teinturiers à son embouchure vers Bab Jedid, et dans le quartier de Sidi el Benna (où se trouvait l’Eglise Sainte Lucie), plus particulièrement pour ce qui concerne ceux qui appartenaient à la classe ouvrière, petits artisans ou boutiquiers.

Au début du 19ème siècle, une collectivité italienne d’entité non négligeable résidait dans la zone franche, collectivité rapidement renforcée par l’arrivée de dizaines de familles de juifs livournais qui commencèrent à affluer à partir de 1815, en apportant avec eux, et de manière déterminante, les usages et les coutumes des sociétés européennes les plus évoluées, ainsi qu’un bagage culturel précieux. J’ai lu qu’il existait des salons littéraires, des salons où l’on faisait de la musique, qui rendaient agréables les soirées des familles bourgeoises, mais aussi d’initiatives pour distraire les personnes plus modestes. Aux initiatives privées succéda bien vite, en 1826, la première structure destinée à accueillir le public, quand ouvrit ses portes le Théâtre Tapia à la Rue Zarkoun, créé par la famille de même nom.

Ce n’était guère plus qu’une grande pièce, d’une capacité de 300 personnes environ, qui accueillait des spectacles lyriques avec des chanteurs venus d’Italie pour la circonstance, qui s’installaient à Tunis pour la « saison », mais aussi de concerts de diverse nature. Il était probable qu’on y donnait des pièces de théâtre également. Pour l’opéra et les concerts, les chœurs et l’orchestre étaient stables et composés donc de membres de la communauté italienne Les effectifs de l’orchestre étaient réduits à la plus simple expression, (j’ai lu qu’il pouvait s’agir de 15 à 18 musiciens), qui suffisaient de toute manière à rendre heureux les spectateurs qui accouraient de manière assidue et qui, avec leur compétence, confirmaient les qualités vocales ou musicales de nombreux débutants ou en compromettaient de manière définitive la future carrière.

Bien que l’information ne provienne pas d’une source indiscutable, il paraîtrait que Enrico Caruso, alors tout à fait au début de sa carrière, est venu interpréter le rôle de Turiddu dans la « Cavalleria Rusticana » de Mascagni, et que cet événement ait été jalousement gardé dans la mémoire de ceux qui eurent le privilège d’assister à ces représentations.

Pour les besoins de la chronique, je voudrais citer ce que me racontait ma grand-mère maternelle, née en 1879 à Tunis dans le Palais Gnecco à la Rue de la Commission, à savoir l’élégance du public qui accourait au Théâtre Tapia. Elle me racontait avec moult détails comment elle s’y rendait en famille, accompagnée par des domestiques qui ouvraient le chemin en l’éclairant de leurs lanternes: sa mère et ses sœurs (comme toutes les autres dames et demoiselles) chaussaient de hauts sabots dits « trampoli », pour ne pas souiller les escarpins de satin qu’elles portaient à la main, dans un petit sac, en marchant avec difficulté sur les pavés souvent irréguliers des rues et ruelles qui menaient au Théâtre.

Ce théâtre vécut jusqu’aux dernières années du 19ème siècle, c’est à dire jusqu’à ce qu’apparurent des structures plus adaptées au but à atteindre, aussi bien à l’intérieur de l’enceinte de la Médina, qu’à l’extérieur, dans la ville qui naissait sur des terrains bonifiés, récupérés sur le Lac Bahira.

**A partir de 1826 jusqu’aux premières années qui ont suivi l’instauration du protectorat français, la vie culturelle avait une spécificité plus particulièrement italienne et, en témoignage de sa vitalité, il faut citer les
divers théâtres qui existaient à l’intérieur de la Médina (même s’ils étaient moins importants que le Théâtre Tapia), comme le « Théâtre Italien » de la Rue Zahmoul (disparu en 1919/1920), destiné à la prose, ou celui de la Rue Sidi El Benna, dans la quartier de Bab Jedid (disparu en 1940/1941), installé dans un quartier à forte densité sicilienne, destiné surtout à la prose en dialecte ou à l’ « Opera dei Pupi » (ou Théâtre des Marionnettes siciliennes), dont je garde un souvenir de tout jeune enfant. D’autres lieux existaient mais les identifier et en documenter l’activité avec certitude nécessiterait une recherche approfondie, qui ne rentre pas dans mes possibilités présentes. Je citerai quand même le « Grand Théâtre » de la Rue Al Jazira, créé en 1876 dans les locaux offerts par le Bey à la collectivité italienne, destiné à la musique symphonique, disparu avant 1899, et le « Nouveau Théâtre » ou Théâtre Cohen, crée en 1875, consacré lui aussi à la musique classique.

J’ai parlé ci-dessus de vie culturelle plus particulièrement italienne parce que l’écrasante majorité des européens qui vivaient alors à Tunis étaient d’origine italienne. Après 1881 Tunis est devenue de plus en plus cosmopolite et, si l’identité culturelle italienne continua à exister, elle ne devint qu’une importante composante de la vie de la ville.

Cette importance est témoignée par d’innombrables éléments, que je pourrais citer d’une manière plutôt sommaire, mais dont la connaissance devrait être approfondie.

Après 1881 la ville commençait à s’étendre en dehors des murs, et plus particulièrement vers l’est, sur des terrains marécageux, au fur et à mesure de leur assèchement, et c’est ainsi qu’apparurent les rues Hamilcar, Charles de Gaulle (naguère d’Italie), Gamal Abdelnasser (naguère Es-Sadikia), de Hollande, de Grèce, de Carthage, vers le sud, de Rome, d’Alger, Bach Hamba (naguère Saint Charles), de Paris, vers le nord, mais surtout l’Avenue de France et l’Avenue Habib Bourguiba (d’abord baptisée « de la Marine », puis « Jules Ferry »). Ces rues et avenues portent toujours les traces précieuses de l’œuvre d’architectes, souvent italiens, et d’entreprises et ouvriers italiens.

Pendant cette période, la population connaissait un développement rapide et important, dont je donnerai quelques indications chiffrées en marge; cet accroissement, qui voyait la communauté italienne atteindre environ 50.000 habitants en 1899, était à l’origine d’une grande effervescence dans tous les domaines et d’un développement exceptionnel de l’activité culturelle.

En 1882 était crée le théâtre de plein air italien appelé « Arena Politeama » à la Rue de Belgique, qui a toujours été très fréquenté à chaque saison, pendant toute la durée de son existence. Presque en même temps était crée à la Rue M’hamed Ali (naguère de Constantine, parallèle de l’Avenue de France, qui reliait la Rue des Maltais à la Rue de Rome) le Théâtre Cohen-Tanuji, à l’initiative d’une famille de juifs tunisiens fortement italianisés, très raffinés et cultivés, où furent donnés pendant de longues décades des spectacles en prose et musicaux de nette influence italienne, et qui fut fréquenté avec assiduité par notre collectivité.

En 1885 ouvrit ses portes le « Teatro Paradiso » (ou Théâtre Paradis) au 3, Avenue de France, dédié à l’art lyrique, à la musique symphonique et aux concerts, et également à la prose. Il est possible aujourd’hui encore d’admirer sa façade élégante, bien qu’elle soit en partie masquée par les arbres, alors que son foyer et les escaliers frappaient jusqu’aux années 1952/53 par leur beauté et la richesse des marbres et des fers forgés artistiques. Malencontreusement, la banque qui était devenue propriétaire de l’immeuble, fit alors recouvrir ces splendeurs par des structures en béton, froides et anonymes, pour une très discutable modernisation.

Trois grands évènements suivirent, de 1902 à 1906, avec l’inauguration d’abord du Théâtre Municipal, qui existe toujours dans sa forme définitive de 1912, puis en 1903 du Théâtre Rossini, tous deux situés Avenue Jules Ferry, enfin en 1906 du Théâtre du Palmarium à l’Avenue de Carthage.

Le Théâtre Municipal, projeté par l’architecte français Resplandy et construit par une entreprise italienne, a été remodelé et agrandi en 1904 et en 1912 et a tout de suite constitué la réalisation dont la Commune de Tunis s’enorgueillissait. Sa naissance et sa vie depuis 1902 jusqu’à nos jours ont été racontés par Fatma Ben Becheur dans un livre splendide édité en 1999. Il a été jumelé pendant de longues années avec l’Opéra de Paris, et a ainsi bénéficié du concours des meilleurs chanteurs du moment, qui venaient à Tunis pour un cycle de représentations ou pour toute une saison, en trouvant sur place des chefs d’orchestre, des orchestres et des masses chorales stables et de qualité.

Si je me fie aux souvenirs acquis grâce à ce que me racontaient ma grand-mère maternelle ou mes parents (tous trois épris de musique en général et d’opéra en particulier), le Rossini était un théâtre splendide et tout
à fait fonctionnel, même si la gestion privée des propriétaires et impresarios, Trionfo et Palomba, ne
permettait pas toujours de concurrencer le niveau des réalisations du Théâtre Municipal, qui bénéficiait de contributions communales. Le chef d’orchestre et les chanteurs venus d’Italie pour toute une saison, étaient généralement de bon niveau, alors que l’orchestre et les choristes étaient recrutés sur place. On m’a parlé de représentations mémorables et exaltantes. Vers la fin des années 20, Trionfo et Palomba durent cesser leur activité à cause de son poids économique trop important, et ainsi disparut un théâtre dont la collectivité était fière. Le grand magasin de meubles Boyoud s’installa alors dans ses murs jusqu’en 1959/1960, pour céder la place au cinéma Le Palace.

On peut sourire en apprenant qu’au Théâtre Rossini tout le répertoire français était chanté en italien, alors qu’au Théâtre Municipal tout le répertoire italien était chanté en français, et il en a été ainsi jusqu’en 1952/53.

Le Théâtre du Palmarium constituait la structure centrale dans le carré composé du Théâtre Municipal, du Grand Café du Casino et du grand hôtel international Tunisia Palace, dont les bâtiments communiquaient tous entre eux. Il appartenait lui aussi à la Municipalité de Tunis et était destiné principalement à la revue, au cabaret, à l’opérette, au cinéma, mais il avait également en annexe un casino, au cours du premier quart du 20ème siècle. Il a été détruit par les bombardements de février 1943, il a été reconstruit en 1947 pour être consacré presque exclusivement au cinéma. Il a été démoli dans les années 90, ainsi que le Tunisia Palace, pour construire le complexe commercial actuel.

La contribution que la communauté italienne a donnée au bon fonctionnement de ces trois établissements est tout à fait remarquable, car l’effectif des trois orchestres (plus de 150 musiciens) était composé de manière très majoritaire de musiciens professionnels italiens; de nationalité italienne étaient également presque tous les choristes, les machinistes, les électriciens!!..

On ne peut pas négliger le rôle fondamental joué par des artistes italiens pour la formation technique et l’affirmation artistique d’une foule de jeunes. Parmi des dizaines de noms, je citerai pour les premières trente années du 20ème siècle Monsieur Strino, violoniste talentueux, qui enseigna le violon et le chant, Monsieur Pullicino, Monsieur Salvatore Venezia, trompettiste virtuose et enseignant inflexible, qui forma entre autres pratiquement tous les membres de sa famille, de son fils Giuseppe (appelé affectueusement Jou-Jou, pour évoquer le fait qu’il avait à toute heure de la journée son violon sous le menton, et qu’il arpentait son appartement en faisant des gammes), aux neveux Jean Sant, violoniste élégant d’une grande musicalité généreuse et frémissante, et Guglielmo Gurrisi, flûtiste expressif et subtil (à lui également on avait affublé un surnom amusant, Frin-Fri, car tout comme son cousin Giuseppe, il avait à tout moment sa flûte aux lèvres). Je ne voudrais pas oublier parmi les très nombreux autres élèves de Salvatore Venezia un violoniste très raffiné et un peu précieux, Armand « Sarino » De Carlo, dont le père, un des plus grands tailleurs de Tunis avec mon grand-père maternel Domenico Cellura (son vis-à-vis au 4, Rue d’Alger), avait en vain essayé de contrecarrer sa vocation pour en faire un bon tailleur, et mon propre oncle Angelo Cellura.

Giuseppe Venezia a été pendant de longues années premier violon dans l’orchestre de Santa Cecilia à Rome, puis est revenu à Tunis dans les années 70, en devenant kappelmeister de l’orchestre de la Ville de Tunis. Sant, Gurrisi, De Carlo (e Boccanera, facétieux bassoniste, et bien d’autres) ont constitué l’ossature du grand orchestre symphonique de Tunis, reconstitué par Luis Gava en 1946, puis, après sa dissolution en 1957/58, de l’orchestre du Centre Culturel International, voulu par Cecil Hourani, créé par Anis Fulheian, qui a cessé son activité en 1969.

Après la disparition du Théâtre Rossini, de toute manière, la vie culturelle italienne dans le domaine musical se confond et se fond avec celle de tous les autres strates de la population cosmopolite de Tunis, avec sans doute une empreinte plus particulièrement française. La période allant de 1947, c’est à dire de la date de pleine reprise de l’activité musicale, opéristique, concertiste et chambriste, à nos jours pourrait probablement et utilement faire l’objet d’une publication ultérieure.

On ne peut pas taire, pendant ce long laps de temps, la dense activité de la « Dante Alighieri », créée en 1893, qui, en plus de l’œuvre infatigable accomplie pour maintenir l’italianité de la communauté qui résidait en Tunisie, pour lui consentir notamment de développer la connaissance de la littérature italienne, a eu un rôle considérable pour la diffusion et l’approfondissement de la culture musicale, en organisant des concerts aussi bien dans son siège primitif de la Rue Zarkoun, puis dans le nouveau et prestigieux siège bâti dans les années 1933/34 à la Rue Thiers (aujourd’hui Rue Ibn Khaldoun – ce siège fut mis sous séquestre en 1943 par les Autorités du Protectorat et attribué à l’Alliance Française, pour devenir après 1956 la Maison de la Culture Ibn Khaldoun). Le Conservatoire de Musique que la Dante Alighieri créa fut d’abord dirigé de manière remarquable par Madame Coen, venue expressément de Rome dans ce but, alors que son dernier directeur a été le Maestro Tito Aprea, qui fit une carrière prestigieuse après sont retour en Italie en 1943.
Ce Conservatoire a été fréquenté par de nombreux élèves non seulement italiens mais également appartenant aux Collectivités française et juive tunisienne, ce qui a permis à des enseignants souvent talentueux de former de très nombreux musiciens, dont plusieurs devinrent des professionnels très appréciés.

Il est évident qu’au cours des deux siècles écoulés la collectivité italienne a donné vie à une intense activité dans le domaine de la prose, avec la présence à certains moments de nombreuses compagnies d’acteurs amateurs enthousiastes, mais également grâce aux troupes venues d’Italie. Après 1939 ce fut le silence; vers 1950/51 reprit l’activité des compagnies d’amateurs, puis dans les années 1953/54 il y eut une timide reprise des tournées, mais elle ne fut pas durable. Je ne suis toutefois pas la personne la plus qualifiée pour parler de prose, et je serai heureux si d’autres que moi se proposaient d’explorer ce domaine très important dans la vie de notre collectivité. En ce qui concerne l’école, c’est là un domaine très vaste, qui est traité séparément par des spécialistes.

Les indications fournies ci-dessus sont certainement pleines de lacunes et insuffisamment précises. C’est pourquoi je les ai qualifiées de sommaires; elles ont surtout pour but de constituer les prémices à un travail collectif beaucoup plus approfondi.

Pour compléter le panorama des possibilités culturelles offertes à Tunis naguère, je crois nécessaire de citer quelques autres théâtres qui eurent une vie plus ou moins heureuse et durable :

– le “Théâtre Français” situé 68, Avenue Jules Ferry, crée en 1882, destiné à la prose
– le “Petit Théâtre” de Douchet Avenue Jules Ferry, qui vécut de 1898 à 1902, destiné à la prose
française
– le “Théâtre Tunisien”, situé 39, Avenue Jules Ferry, créé en 1901, destiné à la prose
– le “Café Théâtre Egyptien”, situé 38, Avenue Jules Ferry, créé en 1900, destiné à la prose en
langue arabe
– le“Café Théâtre de la Monnaie”, créé en 1890, disparu en 1914
– le “Teatro Italiano” de la Rue de Turquie, dit « Circolo artistico », contigu au journal L’Unione,
créé avant 1900, disparu en 1943, destiné à la prose et aux varietés
– le “Théâtre de plein air » de l’Avenue Jules Ferry, sur le site actuel du Ministère de l’Intérieur,
destiné à des spectacles de varieté mais aussi à des match de catch
– le “Théâtre de plein air » du Passage, créé en 1908, disparu aux environs de 1930
– le “Théâtre” de l’Avenue Lucien Saint (aujourd’hui du Ghana), disparu dans les années 20
– le “Théâtre Mondial”, situé Rue Thiers (aujourd’hui Ibn Khaldoun), créé en 1910, destiné à la
prose et aux varietée, transformé en 1934/35 en cinéma , toujours existant
– le “Théâtre du Casino’ de Hammam-Lif”, créé en 1898, destiné à la prose et varietés, disparu
dans les années 40
– le “Théâtre de Khereddine”, créé en 1899, destiné à des spectacles lyriques (avec un orchestre de 6/7
musiciens !!!…) ou de varieté, très frequenté du mois de juin au mois de septembre par une clientèle
très élégante qui dînait au champagne après le spectacle dans le très renommé restaurant, disparu
dans les années 1914/15. En 1905, le dîner très raffiné, digne des meilleurs restaurants parisiens (sic)
coutait 5 francs !!..

Additif – Données démographiques sommaires, communiquées pour donner quelques bases utiles à la reflexion :

– Au début du 19ème siècle,environ 1.500 italiens residaient de manière permanente à Tunis, à l’interieur
de la Médina, alors que les français étaient une centaine (même si parfois c’était des sujets de Royaumes
ou Granduchés italiens, au service des Chambres de Commerce ou des Comptoirs français,
devenus citoyens français après 1789: c’était le cas des gênois Gandolfo, envoyés à Tunis vers 1650
comme représentants de la Répu blique de Gênes devenus citoyens français, en transformant leur nom en
Galdolphe, lorsque Napoleon Bonaparte reunit Gênes et le Piemont à la France; un dernier membre de
cette famille vit toujours à Tunis). Au cours du 19ème siècle, leur nombre est allé croissant régulièrement,
pour connaître une très forte augmentation avec l’émigration provenant du sud à partir de 1870.

– En 1880, la ville de Tunis semble avoir compté entre 40 et 50 mille habitants, parmi lesquels les italiens
étaient au moins 4 mille et les français quelques centaines. Après 1881avec l’expansion de la ville hors
des murs, la population a connu une augmentation rapide et importante.

– Le recensement de 1906 donne les chiffres suivants, spectaculaires:
– population globale du pays = 1.900.000 habitants, dont 1.703.142 tunisiens musulmans, 64.170 juifs
tunisiens, 81.156 italiens, 36.610 français, 10.330 maltais, ainsi que des grecs, des espagnols, etc. etc.
– population de Tunis et alentours = 400.024 habitants, dont 52.076 italiens, 18.626 français , 5.000
maltais.

Qui pourrait imaginer aujourd’hui, à l’aube du 21ème siècle, l’intensité de la vie culturelle que connaissait la communauté européenne de Tunis, surtout italienne, il y a 110 – 120 ans, alors que la ville était presque entièrement enserrée à l’intérieur de ses murailles.

extrait du volume « Memoria della Collettività Italiana »

3 JOURS POUR L’AMITIE JUDEO-MUSULMANE

PROGRAMME DES MANIFESTATIONS

Jeudi 28 Juin 2007
10 h – Quartier des Moulins à Nice
Arrivée du Bus de l’Amitié (Parking des Pins)

12h30 à 15h 00– Réception au Conseil Général, 1er etage
Offert par Mr Christian ESTROSI (Buffet)

15h30 à 16h30 – Réception à la Synagogue, rue Deloye, Nice
Offert par le Consistoire

17h00 – Visite salle de boxe, salle LEYRIT, quartier St Roch
19h30 – Dîner du groupe à Cannes

20h30 – MJC Picaud à Cannes,
Pièce de théâtre « l’épicier du coin » de Serge Misraï

Vendredi 29 Juin 2007
9h30 – 10h15 Dépôt de gerbes au Monument aux Morts de Cannes
notamment par 3 enfants de confessions différentes.
Allocutions du Député-Maire, de Monsieur Michel Serfaty et du Dr Bouloudhnine

10h45- 11h15 – Remise du terrain pour la future salle du culte musulman de
Cannes La Bocca. Plantation de l’arbre de la paix

11h30 – Visite officielle de la Mosquée de Cannes
13h00 – Visite du marché Fortville

15 h30 – Visite du quartier de l’Ariane de Nice, salle Django REINHARDT
organisée par Madame D. Estrosi

20h00 – Visite de l’église Notre Dame en compagnie de l’Evêque de Nice

Samedi 30 Juin 2007
Préparation de la journée de la Fraternité

Dimanche 1° Juillet 2007 : « Journée de la Fraternité »
Parc de Vaugrenier, Villeneuve Loubet
Offert par le Conseil Général
12h30 – Pique-nique champêtre Républicain ouvert à tous (1000 pers)

13h00 – Discours des officiels
14h00 – Tournoi de foot des Jeunes « tous frères »
18h00 – Remise des coupes (offertes par le Conseil Général)
Marouane BOULOUDHNINE, ancien élève de Carnot (1968.1980/1ère) et chirurgien, vient de créer et préside L’AJM 06 (Amitié Judéo-musulmane des Alpes Maritimes) association laïque et apolitique qui a pour but de renforcer les liens d’amitié, de respect entre les Juifs et les Musulmans pour mieux vivre ensemble dans la République Française.
Pour réaliser cet objectif, l’AJM 06 propose diverses manifestations du 28 au 1er juillet : à Cannes, réception à la synagogue (jeudi 28), à la mosquée et à l’église (vendredi 29) et un grand pique-nique offert par le Conseil Général au Parc de Vaugrenier de Villeneuve-Loubet, dimanche 1er juillet. Pour tout savoir, lire la suite …………..

Le manteau de la Vierge d’Emile BRAMI (FAYARD, 2007)


Mais il sombrera avec nous, car, au contraire du yiddish, il ne donna jamais un livre imprimé. Alors je me suis résolue à broyer les mots de mon enfance jusqu’à les réduire en poudre pour fabriquer du français, comme les peintres du Quattrocento pilaient le lapis-lazuli, préparant ainsi le coûteux bleu céleste dont, par tradition, ils coloriaient le manteau de la Vierge.»

Une langue disparaît, un peuple aussi. Une femme écrit le roman de sa mère, incarnation malgré elle d’une communauté chassée de sa terre jusque sur les pentes de Belleville. Des Juifs de Tunisie, que reste-t-il ? Sinon quelques souvenirs déformés par le prisme du folklore méditerranéen et du malentendu historique – quand il aurait fallu comprendre leur mélancolie native et leur sentiment de déshérence. Dans ce livre de l’exil, d’une nostalgie universelle, Émile Brami les réhabilite, les sauve peut-être.

« J’aurais voulu raconter ton histoire dans notre dialecte, le judéotunisien, ce baragouin sans grammaire où se mêlent l’arabe, l’hébreu, l’espagnol, l’italien et le grec.

Que reste t’il à la Tunisie de ses communautés ?


. Cette société avait-elle une dimension véritablement multiculturelle?
. Quel est l’apport des différentes communautés à la Tunisie ?
. Est-ce une page oubliée de l’histoire ou en reste t’il des traces aujourd’hui dans la société tunisienne ?

Ensemble, nous en débattrons – au dîner-débat du mardi 5 juin – autour du livre Tunisie : Rêves de partage * : avec les auteurs : Guy Dugas , universitaire, spécialiste de la littérature maghrébine d’expression française , Adrien Salmieri, écrivain et historien, Nine Moati, écrivain (sous réserve) et Hédi Bouraoui , universitaire, poète et nouvelliste.
Inscrivez-vous vite et préparez vos questions pour ce passionnant et sûrement passionné débat, mardi 5 juin à 20h au restaurant de l’UNESCO (nouveau restaurant) au 7ème étage du 7, place de Fontenoy à Paris.

Pour cela il faut confirmer impérativement votre réservation en nous envoyant votre inscription par le coupon ci-dessous, accompagné du chèque de règlement.
A bientôt.
Bien cordialement.

Michel Hayoun

* éditions Omnibus, Paris 2005
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Coupon à retourner à l’ ALCT , l’ Association des anciens du Lycée Carnot de Tunis

Nom………………..……………………………….. Prénom…………….……………………………………..
Tél./.Portable……….……………………………..… Email………….………………………………………….

participe au dîner du 5 juin à 20h au restaurant de l’UNESCO 7, place de Fontenoy 75007 Paris
qui comprend apéritif, entrée, plat, dessert, boissons : vin et eau

Adhérent 2007 : 46 € x ……… = …………€
Non-adhérent : 51 € x ……… = …………€
(chèque à l’ordre de l’ALCT , 18 Champs Elysées 75008 Paris)
NB : envoi de l’annuaire 2007 (220 pages, 2000 coordonnées) à réception de l’adhésion

Remarques libres :
Au lycée Carnot comme dans toute la Tunisie se côtoyaient Arabes, Juifs, Français, ;#304;taliens ou Maltais et d’autres encore… Ce monde pluriel et chaleureux s’est brisé sur les écueils de l’histoire.
Des questions auxquelles souvent nous n’avons pas eu de réponse se posent :

Dimanche 20 mai : journée dédiée à l’histoire des juifs de Tunisie

Journée organisée par :
La Société d’Histoire des Juifs de Tunisie
MELANGES SUR L’HISTOIRE DES JUIFS DE TUNISIE : TRAVAUX RECENTS

Première séance
10h – 12h
ELEMENTS DE L’HISTOIRE DES JUIFS DE TUNISIE
A TRAVERS LES ARCHIVES ET LA PRESSE
Sous la présidence d’Ephraïm RIVELINE
Professeur à l’Université Denis Diderot (Paris VIII)

Les archives de l’Alliance Israélite Universelle récemment ouvertes
par Ariel Danan Université Panthéon-Sorbonne

Les élites économiques juives de la Régence de Tunis (XVII-XIXème siècles)
par Rhida Ben Rejeb Institut des Sciences Humaines de Jentouba (Tunisie)

L’identité des Juifs tunisiens à travers la presse judéo-arabe (fin XIX-début XXème siècles)par Sonia Bel Haj Brahim Faculté des Lettres de La Manouba (Tunisie)

Essai de comparaison de quelques aspects de la vie sociale, politique et économique des Juifs de Tunisie et d’Algérie entre 1920 et 1936
par Filippo Petrucci Université de Cagliari (Italie)

Deuxième séance
14h – 15h 15

CONTRIBUTIONS LITTERAIRES A LA CONSTRUCTION
DE L’HISTOIRE DES JUIFS DE TUNISIE

Sous la présidence de Samir MARZOUKI
Ancien directeur de l’Ecole Normale Supérieure de Tunis

L’imaginaire juif dans l’œuvre de Ryvel par Josiane Tubiana-Neuburger
I.N.A.L.C.O.

Maladie, vieillesse et mort de la Mère dans les écrits autobiographiques
des auteurs judéo-tunisiens par Ramla Ayari
Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis

Armand Guibert et la littérature judéo-maghrébine d’expression française
par Céline Brugeron Université Paul Valéry – Montpellier

Troisième séance
15h 30 – 16h 45

EN TUNISIE HORS DE TUNIS

Sous la présidence de Mireille HADAS-LEBEL
Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne

La communauté juive de Ferryville (Menzel Bourguiba) sous le Protectorat français par William Berreby I.N.A.L.C.O.

La vie religieuse à Nabeul par Victor Hayoun
Université Denis Diderot (Paris VIII)

L’affaire Bonan : un cas d’antisémitisme à Nabeul à l’époque de l’affaire Dreyfus par Omhani Naïja Institut d’Etudes Politiques de Lyon

Quatrième séance
17h 00 – 18h 15

Sous la présidence de Catherine NICAULT
Professeur à l’Université de Reims

Les litiges entre Juifs et Musulmans portés devant les tribunaux de Tunis (1900-1945)par Ibtissam Ben Hafsia Faculté des Lettres de Manouba (Tunisie)

Les Musulmans et les formes d’émancipation des Juifs de Tunisie (XIX-XXème siècles)par Armand Maarek Université Panthéon-Sorbonne

La question de la nationalité française : négation ou métamorphose de l’identité
par Pauline Ollier Université de Lyon III

Société d’Histoire des Juifs de Tunisie
45, rue La Bruyère – 75009 Paris
A travers les archives, la littérature, la presse … le Dimanche 20 mai 2007 à l’Ecole Normale Supérieure 45 RUE D’ULM à Paris 5ème

1956.1957, La bande des « Bagnards » devant le lycée Carnot


Cette photo des « bagnards » en meilleure résolution est la propriété de Michel Khayat qui est notre « président d’honneur ». J’ai oublié de mentionner la présence de Roger Haddad (que nous recherchons toujours) et de signaler que c’est grâce aux encouragements de ma fille Astrid que j’ai pu retrouver mes anciens camarades.
Tous ceux qui figurent sur la photo n’étaient pas de Carnot mais aussi de Sadiki.
Nous étions toute une bande d’adolescents heureux de vivre en Tunisie et en mélangant nos différences qui en ont fait une fraternité. Nous avions appelé notre bande, « les bagnards de la cellule 7 » d’après un petit groupe de jazz que nous aimions et qui n’a fait qu’un seul disque dans sa carrière !! mais quel disque ! nous avons réusi à le retrouver et à l’acheter sur E bay.

Malheureusement de ce groupe d’amis sinon de frères, deux sont morts, six d’entre nous ont réussi à se retrouver 45 ans après. Nous croyons savoir où se trouve deux autres ; mais comment les contacter ? Un d’entre nous est à Dubai et se partage avec sa Tunisie natale, c’est « le commandant de bord » ex Tunis-air spécialiste d’entrainement Airbus : Samir Tabib (son père était un grand Monsieur et ancier officier de St Cyr, premier chef d’état major de l’armée tunisienne, si je ne me trompe). Un second Tommy Fitoussi se partage entre Tel- Aviv et Paris, où est établi son frère. Michel Khayat vit à Paris, Erick Franco vit à Villeneuve-Loubet (Cannes) a deux enfants, une superbe fille Angélique mariée et un fils Jean (auteur et acteur) qui rencontre un brillant succès actuellement à Paris (avec Marthe Villalonga), Yves et sa femme Nicole qui faisaient également partie des Bagnards, vivent à Marseille et font des concours de Bridge et moi dans le Loir et Cher après une vie de grand voyageur.
En nous retrouvant, nous étions persuadé que le temps s’était arrêté!! Il en manque : Roger Pons par exemple ?? La photo est de 1957 nous étions en classe de seconde pour certains. Comme dit une chanson célèbre, si tous les gars du monde voulaient se donner la main……..
J’essaierai d’avoir une meilleure résolution pour la photo.
Cordialement.Philippe Duval: « La photo a été prise devant le lycée mais le miracle, c’est de nous être retrouvés 45 ans après presque tous et toujours frères chrétiens, juifs et musulmans.