LE CONSEIL D’ADMINISTRATION 2009-2012

HAYOUN Michel, Président
TAPIA Philippe, Vice-Président
LEVY Alexandre, Trésorier
CURIE Philippe, Secrétaire général
membres
BISMUTH Sylvain,
BOKOBZA Claude,
BRAMI Dinah,
TOULEMONT Danielle,
ASSOUS René,
SABERAN Foad,
SROUSSI Morris,
TORKI Slim,

* modifications AGE

article 1 «ASSOCIATION DES ANCIENS ; AMIS DU LYCEE CARNOT DE TUNIS» dite « CARNOT-TUNIS »

article 2 – But
Cette association a
– pour valeurs les principes de laïcité, de diversité et de solidarité, pour missions la coopération, l’échange, la connaissance, l’estime et la solidarité entre la France et la Tunisie et tous les peuples de la Méditerranée, la diffusion de la francophonie,
– pour but la mise en œuvre d’évènements de toute nature (prix, concours, débats, voyages, publications, …) , la conduite d’actions de communication ciblées, la participation à des évènements conformes aux valeurs de Carnot-Tunis
– pour objectif de rassembler , de soutenir et de mettre en relation tous ceux qui partagent les valeurs de l’association

article 7 – Conditions d’adhésion Les adhésions sont formulées par écrit par le demandeur et acceptées par le conseil d’administration. L’adhésion ne deviendra définitive qu’après versement de la cotisation.
Après l’approbation de modifications* aux statuts de l’association, des rapports moral et financier, les membres du Conseil d’Administration 2009-2012 ont été élus et le bureau constitué, le 17 janvier 2009. En voici la composition :

Cadeau de Claude RIZZO pour l’an nouveau : une histoire inspirée par celle de sa famille

La honte était parvenue à vaincre sa terreur de l’enfer. Dieu comprenait sans doute la détresse qui le poussait au parjure. L’un des souliers de sa dernière paire s’était ouvert comme une figue trop mûre. Sa chemise partait en lambeaux et ses pantalons ne semblaient pas en meilleur état.
— Tu lui diras la vérité, lui conseilla sa mère. Sur cette île, nous ne sommes pas les seuls à manquer de tout, même de nourriture.
Putain de misère ! L’Archipel maltais connaissait sa troisième année de sécheresse. La terre, brûlée par le soleil et le sirocco, s’ouvrait de crevasses larges comme le poing. Les denrées devenaient un luxe que seuls les Anglais pouvaient encore s’offrir. Une garnison de quinze mille hommes, les fonctionnaires et leur famille qu’il fallait nourrir : les Britishs raflaient le peu que l’île produisait encore, précipitant la population dans la famine.
Face à la calamité, certains Maltais osaient chuchoter, imaginant que l’on pourrait importer quelques sacs de blé français. Ces messieurs leur riaient au visage. L’Empire britannique s’en remettant à la France pour approvisionner ses colonies. Fallait-il être maltais pour imaginer une telle humiliation.
— Je crois bien que je vais y aller, annonça Paul Caruana sans bouger d’un pouce.
Il eut un regard par la fenêtre ouverte. Le troupeau s’était rassemblé au bout du champ. Plus rien à brouter, deux chèvres étaient mortes en quelques semaines et les survivantes ne donnaient plus de lait.
Paul passait désormais ses journées dans la crique voisine. La vingtaine de minuscules poissons de roche, une paire de mulets, une dorade les jours de chance, représentaient bien souvent leur seul repas.
Caruana finit par se lever et sortit.

— La lettre vient de ton frère, annonça le capelan après avoir ouvert l’enveloppe.
— De Gaëtano, vous en êtes sûr ?
Paul n’en revenait pas. Il vivait dans la certitude qu’il n’entendrait plus parler de son aîné. Celui-ci avait passé des semaines sur le port de La Valette, dormant sur les quais dans l’espoir d’être embauché sur l’un des navires faisant escale sur l’île. Il avait de toute évidence réussi son coup malgré la concurrence. Ils étaient des milliers à rêver de départ vers des terres hospitalières où les enfants n’auraient plus jamais faim. Un sixième de la population se préparait en effet à quitter le pays de ses ancêtres. Ces hommes, ces femmes, allaient ainsi engendrer la plus importante émigration en pourcentage que le monde n’ait jamais connue.
— Où est-il en ce moment ? demanda Paul.
Le curé se signa avant de répondre :
— À Tunis, chez les Barbaresques.
Un nom rappelant à lui seul la terreur aux couleurs de l’enfer qui fut imposée aux habitants de l’archipel durant des siècles. La guerre de course connaissait alors de beaux jours. Corsaires de Tunis et d’Alger, Chevaliers de Malte, se rendaient la politesse dans des razzias où les populations capturées finissaient sous le joug de l’esclavage. Ces visites croisées appartenaient désormais au passé. La France avait occupé l’Algérie. La Royal Navy veillait sur le sommeil des ayants droit de son Empire. Et il est prouvé que l’on dort bien mieux le ventre vide.
— D’après ce qu’il raconte, ajouta le capelan, la vie est plus facile chez les païens pour les hommes qui n’ont pas peur du travail. Il vous propose, à ta mère et à toi, d’aller le retrouver. Il te demande aussi d’amener tes chèvres. Il paraît que les gens de là-bas apprécient le lait des chèvres maltaises.
Le curé hocha la tête.
— Je serais bien étonné qu’un mahométan puisse faire la différence entre le lait de chèvre et celui de brebis. Bon, je continue. Il attend ta réponse. Si vous donnez votre accord, il enverra quelqu’un vous chercher d’ici quelques semaines. Il faudra vous tenir prêts à tout moment. Le bateau ne pourra pas vous attendre. Il finit en disant qu’il fera son affaire du coût de la traversée et qu’il vous embrasse.
Le prêtre remit la page de papier quadrillé dans l’enveloppe.
— Si tu veux, je t’écrirai la réponse.
— Merci mon père ! Je réfléchis avec ma mère et je vous dirai, répondit Paul en se levant.
— Et n’ai pas honte de venir à la messe le dimanche, lui dit encore le prêtre en le raccompagnant. Je te rassure. La moitié des paroissiens qui assistent aux offices n’ont plus de chaussures.

Le sujet occupa désormais la plupart de leurs échanges. Mme veuve Caruana percevait dans cette opportunité une chance à ne pas laisser passer. Jamais elle n’envisagea toutefois de faire partie du voyage. Le bout de son chemin se trouvait ici, près de son époux, dans le petit cimetière bordant l’église paroissiale.
Paul décida alors de classer le projet dans le tiroir des affaires sans suite. Il se préparait à rendre une nouvelle visite au capelan quand sa mère revint à la charge.
— Tout est arrangé, lui dit-elle. Tu n’as plus à te soucier de moi. J’irai vivre chez ta sœur Fiona. Son mari est d’accord pour m’héberger. Il te demande seulement de lui donner quatre chèvres avant de partir.

Paul s’éveilla en sursaut. On frappait à la porte sans ménagement.
— Tu as une demi-heure pour te préparer et réunir tes bêtes, annonça l’un des deux visiteurs dans un maltais chancelant. Le bateau est ancré dans Saint George’s Bay. Départ dans deux heures.
— Comme ça, en pleine nuit ?
L’autre eut un sourire.
— Hé oui, c’est ainsi, notre métier se pratique plutôt de nuit.
— Et quel est votre métier ?
— Le même que celui de ton frère Gaëtano et de bien des Maltais de Tunisie. C’est une sorte d’import-export où les échanges se font bien plus dans les criques isolées que dans les grands ports. Tu vois ce que je veux dire ?
Non, Caruana ne voyait pas. Mais l’instant se prêtait peu aux éclaircissements. Le temps de serrer sa mère contre lui, de sortir les chèvres de la bergerie, Paul Caruana quittait Ghar Dalam, le village de ses ancêtres. Deux heures plus tard, son île disparaissait dans les brumes de la nuit. Il ne devait plus jamais y revenir.

Tunis 1846.

Camerla Caruana attela son bouc à la petite charrette imaginée et conçue par son époux. Elle installa Fifine au premier étage, l’impériale en quelque sorte, capitonnée d’un vieil édredon et garnie d’un parapluie à l’usage de toutes les saisons.
Le nourrisson ouvrit les yeux, sourit à sa mère et se rendormit. Camerla lui passa la main sur le visage dans une tendre caresse.
— C’est l’heure de ta promenade, lui dit-elle en chargeant un arrosoir et une éponge destinés à nettoyer le pis de ses bêtes.
Le troupeau se mit en marche. Le bouc, sérieux comme un officier de l’armée des Indes, gardait ses distances, avançant à deux pas derrière sa patronne sans jamais se laisser distraire par les trognons de légumes et les papiers gras parfumés par les restes de gâteux au miel.
— Aïa, aïa ! Mourou, mourou ! criait Camerla, prolongeant ses appels d’un sifflement inimitable, connu dans tout le quartier franc et dans les moindres ruelles de la Médina.
Les premiers clients sortaient sur le pas de la porte, provoquant un affrontement général. Les chèvres perdaient alors leur flegme, se distribuant maints coups de corne dans leur désir de se présenter en tête devant Camerla. Leurs mamelles traînaient au sol, battaient leurs pattes et les faisaient souffrir. Leur combat était celui de la liberté.

Paul Caruana quitta l’église Sainte Croix. Assis sur les marches, il enleva ses chaussures, noua les lacets et les posa ainsi sur son épaule. Un geste guidé par un souci d’économie qui ne le quittait pas malgré les trois pièces d’or que son travail et celui de son épouse leur avaient rapportées.
Le curé, un Italien du Nord, blond comme un ange du Paradis, sortit à son tour et vint s’asseoir à ses côtés.
— Paolo, lui dit-il, je voudrais te donner un conseil. Et je pense qu’il serait sage que tu le prennes au sérieux. Vois-tu, je crois qu’il est temps que ton fils Nazzareno fréquente l’école italienne.
Caruana hocha la tête. L’idée lui paraissait plus que saugrenue.
— À l’école, mais pour quoi faire, mon père ? demanda-t-il.
— Pour apprendre à lire et à écrire. Mais aussi pour parler un bon italien. Vous savez que vous, les Maltais de Tunisie, vous êtes destinés à devenir italiens un jour ou l’autre. Et je pense que c’est là le désir de la majorité d’entre vous.
Paul ne pouvait nier que le prêtre avait raison. Les quelques milliers de Maltais vivant à Tunis subissaient de plus en plus l’influence italienne, seule communauté européenne organisée, défendue par une ambassade puissante et active.
Malte, n’étant pas considérée comme une nation, ses habitants ne pouvaient prétendre à aucune citoyenneté. Une époque où la loi tunisienne imposait aux consulats européens de prendre en charge leurs ressortissants. Mais où caser ces Maltais devenus bien encombrants ? L’ambassade du Royaume-Uni, sur la demande présente du Bey, fut contrainte de reconnaître leur existence. Et les voici sujets de l’Empire britannique ou éléments anglo-maltais suivant l’humeur d’un secrétaire de service.
Une décision qui n’en fit pas des Anglais pour autant. Le seul chemin qui s’ouvrait devant eux les dirigeait vers la nationalité italienne. Toute l’organisation de la vie quotidienne les y invitait : la paroisse Sainte-Croix sur laquelle régnait un clergé italien, les journaux, les écoles, l’île de Malte qui se perdait dans les souvenirs, les mariages mixtes et la volonté légitime d’appartenir à une nation prête à les reconnaître comme citoyens à part entière.
— Je parle l’arabe, le maltais et l’italien, fit remarquer Caruana. Et pourtant, je ne suis jamais allé à l’école.
Le prêtre eut un sourire.
— Il est question de l’italien, du vrai, pas du charabia sicilien que j’entends ici tous les jours, et auquel j’ai dû m’adapter pour me faire comprendre.
Caruana promit de réfléchir. Dix minutes plus tard, se promenant dans la Médina, il avait oublié le prêtre et sa drôle d’idée.
Paul ne pouvait se lasser du spectacle que lui offraient les marchés de Tunis. Il devait bien admettre qu’Allah pouvait se montrer plus généreux que le Christ quelquefois. Des montagnes d’agrumes, un jardin potager béni des dieux, des pastèques qu’un seul homme ne pouvait porter, des dizaines de boucheries proposant des agneaux enlevés à leur mère et des moutons à la chair ferme et odorante suivant les goûts. Des marchés vivants, bruyants, animés par des orchestres de rues, des diseuses de bonne aventure et des charmeurs de serpents. Des marchés où l’odorat était assailli à chaque instant : coriandre, clou de girofle, tebelcarouia, camoun, se mélangeaient dans des bouquets qui n’appartenaient qu’à l’Orient.
Caruana constata à nouveau que la Tunisie l’avait capturé. Il aimait ce pays et tous les êtres qui le partageaient : Arabes, Juifs, Siciliens et Maltais. Il en était à présent certain. C’est sur cette terre qu’il voulait mourir.
Paul retrouva son fondouk du quartier franc, le seul où les chrétiens étaient en droit de résider.
Des pièces l’une dans l’autre ouvraient sur une cour aux allures d’arche de Noé. Les cochons, volailles et chèvres des locataires partageaient l’espace avec les ânes des Tunisiens en visite à la Médina et les chameaux de tribus nomades résidant en ville le temps de vendre les produits de leur artisanat.
Là, s’entassaient une trentaine de familles maltaises, parmi les immondices, dans le doux parfum du fumier et des ordures. Et quand le temps se mettait à l’orage, lorsque ces tornades propres à la Méditerranée arrosaient la ville, leur arrivait alors tout ce que l’eau charriait avec elle. Le quartier franc méritait bien son titre d’égout de Tunis.

Tunis 1862.

On enterrait ce jour-là Paul Caruana, emporté par l’épidémie de typhoïde qui avait eu comme effet d’élaguer le quartier franc et de libérer ainsi quelques places pour de nouveaux immigrants. Le flot des miséreux arrivant de Sicile et de Malte n’était pas près de se tarir. Sans cette loi beylicale absurde, les contraignant à s’entasser dans le cloaque de la ville, leur existence aurait eu un goût de miel. Ce pays ne comptait en effet que dix-sept habitants au kilomètre carré. L’archipel maltais en dénombrait plus de six cents.

Tunis 1881.

Nazzareno Caruana était arrivé deux bonnes heures avant le début du défilé. La foule des grands jours se pressait le long de la Promenade de la Mer. Les Tunisiens étaient venus en nombre, voulant sans doute célébrer l’arrivée d’une civilisation éclairée qui les sortirait enfin de leur Moyen-Âge. Les juifs paraissaient plus sceptiques. Ils jugeraient sur pièce, l’Histoire leur ayant enseigné que ses vicissitudes les désignaient bien souvent comme bouc émissaire.
Caruana, lui, était là pour jouir d’un spectacle gratuit. L’événement ne semblait pas de nature à changer le cours de son existence. La France, à cette époque, offrait aux Maltais une image trouble et mitigée. Ces derniers n’avaient pas oublié le passage de Bonaparte et de ses soudards sur leur île. Les soldats de la Révolution, portant dans leurs bagages l’utopie de la liberté, furent accueillis comme des libérateurs. Ils sonnaient le glas du règne des Chevaliers, maîtres de l’Archipel depuis 1530. Dix-huit mois plus tard, les habitants se révoltaient contre ces envahisseurs hautains et pillards de surcroît. Les Anglais les avaient aidés à renvoyer chez eux ces visiteurs encombrants. Ils devaient oublier de quitter l’île une fois leur généreuse mission accomplie. L’image de la France retrouvait quelques couleurs avec la prise d’Alger, ce nid de pirates coupable de bien des razzias durant des siècles. Une nouvelle rencontre entre Français et Maltais s’annonçait. Allait-elle déboucher sur le pire ou le meilleur ?
Les Italiens s’étaient enfermés chez eux. Cette journée représentait à leurs yeux une bien lourde défaite. La France venait en effet de leur chiper une place que l’Histoire semblait leur avoir réservée.
Nazzareno Caruana se moquait bien en cet instant de toutes ces tribulations politiques. Privé de citoyenneté, il n’était mû par aucun sentiment national. Il appartenait à la tribu des Maltais de Tunis : c’était bien là son seul drapeau. Même l’île de ses ancêtres se perdait dans les souvenirs. La dernière lettre remontait à dix ans. Elle lui annonçait la mort de sa grand-mère et ouvrait ainsi le livre de l’oubli.
L’on entendit enfin la musique. La grande et belle armée coloniale remontait le Boulevard de la Mer. Une heure de spectacle haut en couleurs durant laquelle la France montra ses muscles. La Tunisie n’avait pas choisi sa puissance protectrice par hasard. Et les insurgés du Centre et du Sud ne semblaient pas avoir compris que l’on venait de leur offrir mille ans de bonheur et de prospérité.
Caruana retrouva les trois pièces de son fondouk où s’entassait la marmaille. Pris par le quotidien, il oublia la France et son Protectorat. L’événement ne paraissait pas de nature à changer le cours de son destin.

Tunis 1920.

Lazare Caruana arrêta son araba face au 56 rue de la Verdure. Il quitta sa charrette, flatta la croupe de son anglo-arabe dans une caresse de père.
Le cheval venait d’entrer dans l’existence des Caruana du fondouk de la rue Sidi Kadous. Il écrivait ainsi la première page d’une épopée riche de plusieurs volumes.
Rachid Boussen l’attendait. Il servit le thé, puis ouvrit le propos par maints salamalecs comme il se doit avant de parler affaire.
— Pourquoi la majorité des Maltais choisissent-ils ce quartier pour s’y installer ? demanda-t-il ensuite.
— Parce qu’ils veulent rester ensemble, répondit Lazare sans hésiter. Et maintenant, ici, nous avons notre église et notre cimetière.
Avec l’arrivée de la France, Tunis sortait de ses murailles et connaissait une expansion sans précédent. La ville nouvelle avait choisi son camp. Elle devait faire de Tunis la cité la plus européenne d’Afrique du Nord.
Les Maltais, un suivant l’autre, s’étaient installés dans le quartier de Bab el-Khadra, donnant ainsi leur nom à quelques rues des environs : rue Malta Srira, rue des Maltais, rue de la Valette.
Chaque jour voyait s’ouvrir de nouveaux chantiers, au grand bénéfice de la communauté italienne. Cette dernière conservait pourtant toute son animosité à l’endroit de la France, rêvant d’un renversement de situation qui ferait de la Tunisie une colonie transalpine.
Lazare Caruana avait perçu qu’il pouvait tirer profit de cette manne inespérée. Il avait ainsi investi les quelques sous que lui avait laissés son père dans une charrette et un cheval solide et résistant. Transporteur de matériaux de construction, il travaillait douze heures par jour et six jours par semaine.
— Et ça te gène de vendre tes terrains aux Maltais ? demanda-t-il en retrouvant Rachid Boussen.
Le Tunisien eut un geste de la tête. Le sujet éveillait chez lui des sentiments contradictoires. Des champs où ne poussaient que des melons, devenus grâce à la France de véritables pépites d’or. Mais la France avait fait de lui un colonisé. Sans doute le colonisé le plus riche du quartier. À combien toutefois peut-on chiffrer l’estime de soi ?
— Tout compte fait, je préfère les vendre à des Maltais, qui parlent presque tous arabe, qui vivent comme nous et que nous considérons un peu comme nos cousins. Et en plus, ils appellent leur dieu chrétien Allah.
— Ce n’est pas un exploit pour nous de parler arabe. Nos langues se ressemblent et nous sommes presque voisins.
Lazare pratiquait aussi le sicilien commun aux quartiers populaires. Le français lui posait par contre bien plus de problèmes. Cette langue s’imposait pourtant un peu plus chaque jour. Et la parler comme il se doit vous distinguait son homme. Aussi, comme bien des membres de la communauté, Lazare avait décidé d’envoyer ses enfants à l’école des Français.
— Alors, à combien tu me le fais ce bout de terrain ? demanda-t-il.
Rachid Boussen annonça un prix.
— Al Madona ! s’écria Caruana en levant les bras au ciel. Encore heureux que tu me considères comme ton cousin, sinon, tu me prendrais même mon pantalon.
Le Tunisien eut un sourire. On disait des Maltais qu’ils avaient hérité du sens des affaires des Phéniciens, le premier envahisseur de l’île, et celui qui avait sans doute forgé la mentalité de ses habitants.
Deux heures de négociation à la mode orientale, sourire aux lèvres, sans jamais quitter sa bonne humeur. Retrouvant son araba, Lazare Caruana avait acquis quatre ares de terrain, situés sur la place de Bab el-Khadra, avec une vue imprenable sur le cimetière musulman. Il venait de pénétrer dans le monde très fermé des capitalistes. Ne lui restait plus qu’à devenir colonialiste.

Tunis 1921.

Le Français est un être casanier, attaché au clocher de son village. La France enregistre dès lors un échec dans sa volonté de peupler son empire à partir d’éléments venus de la métropole.
En Tunisie, le péril italien continue à inquiéter le Ministre résident. La France manque de citoyens à opposer au groupe italo-sicilien. Qu’à cela ne tienne, elle va en rechercher dans le stock que la colonisation a mis à sa disposition.
Lazare Caruana s’endormit au soir du 7 novembre 1921. Il portait en cet instant le titre peu glorieux d’élément anglo-maltais ; sous-produit de l’Empire britannique en d’autres mots. Drôle d’Anglais à vrai dire, bien incapable de dire bonjour et au revoir dans sa langue. Il s’éveilla au matin du 8 novembre. Le Bey venait de signer le décret qu’on lui présentait, attestant que tout Maltais né dans la Régence devenait français, avec, pour les jeunes, la possibilité de renoncer à cette disposition à leur majorité. Et le voici désormais citoyen de la grande puissance coloniale. Drôle de français en réalité, à peine capable de dire bonjour et au revoir dans sa langue.
Cinq mille six cents Maltais venaient ainsi de changer de nationalité sans que l’on eût l’idée de leur demander leur avis. C’était toutefois sans compter sur la réaction de l’Angleterre. Le consul de ce pays se découvrit une affection soudaine pour ces « sujets » dont on venait de le priver. Une tendresse où le sentiment anti-français joua sans doute un rôle essentiel. L’affaire fit grand bruit. Et la Cour de justice internationale eut à trancher le différend. La France fut ainsi condamnée à restituer ces naturalisés d’office à la Grande-Bretagne.
Caruana, après avoir goûté aux bienfaits du colonialisme, se retrouva à nouveau dans le camp des colonisés. L’Angleterre eut alors la bonne idée de faire sien sept mille Allemands du Sud-Ouest africain. À chacun ses naturalisés d’office. Britanniques et Français finirent par s’entendre sur ce point. Et Lazare, en balle de ping-pong, reprit sa place dans le camp tricolore.
Mais quel était donc l’état d’esprit de ces Français de la statistique ? Question posée à Caruana, voilà ce qu’il serait sorti de son propos. Des remarques en maltais comme il se doit. Ce dernier n’ayant pas reçu, avec sa carte d’identité toute neuve, le mode d’emploi complet de la langue de Molière.
Sans doute était-il fier d’appartenir à présent à la communauté dominante. Et les perspectives d’un avenir français lui paraissait une chance pour ses enfants. Il ne pouvait malgré tout se défendre contre un sentiment de frustration. On venait en effet de rompre les derniers liens qui le reliaient à l’île de ses ancêtres. D’autre part, il se méfiait un peu de ces Français, des hommes sans Dieu et des anticléricaux. « Attenter à la nationalité, c’est attenter au christianisme », avait dit son curé. Et Caruana pensait qu’il devait avoir raison. Même si, en temps qu’Italien, il reconnaissait que le prêtre ne portait la France dans son cœur.

M. Paul Cambon, Ministre résident, perçut le danger que représentait la propagande du clergé italien auprès de ses néo-naturalisés.
Le cardinal Lavigerie entra alors en fonction. Le Primat d’Afrique apparaissait comme un grand ami de Malte. Un titre que lui avait valu son intervention sur l’île au cours d’une épidémie de choléra.
Le nouveau clergé se considérait au service de la politique coloniale de sa patrie. Il était appelé à remplacer les prêtres italiens, invités à rentrer chez eux.
Et ce fut à des vicaires maltais, amis de la France, que l’on confia l’une des nouvelles paroisses, celle du Sacré Cœur, située au centre du quartier maltais de Bab el-Khadra. Une église qui deviendrait celle de la communauté. La plus matinale de Tunis. Elle proposerait en effet une messe à cinq heures du matin. « La messe des cochers. » Un office que Lazare Caruana ne devait jamais manquer avant de commencer sa journée de travail.

Tunis 1948.

Jean Caruana n’avait jamais eu besoin de réveil-matin pour se lever. À quatre heures, déjà dans son écurie, il étrillait et nourrissait son compagnon de travail avant de bichonner sa calèche. Puis, sans éveiller sa femme et ses gosses qui dormaient dans les trois pièces situées au-dessus de l’écurie, il déjeunait d’un bol de café noir, d’un oignon cru et de quelques sardines.
Le temps d’écouter la messe des cochers, Jean venait prendre place dans la file des karrozzins qui attendaient leurs premiers clients devant le café Borg.

Ce matin-là, Jean Caruana connaissait une anxiété peu courante chez les Maltais ; des êtres placides et un brin fatalistes.
Alfred Sammut, son ami de toujours, buvait un verre de café au lait quand il entra dans le bar.
— Il est reçu, lui annonça celui-ci dans un sourire en lui tendant la Dépêche Tunisienne. Regarde, c’est là !
Jean lisait le français en déchiffrant chaque syllabe. « Robert Caruana », ânonna-t-il. Pas de doute. Son aîné était admis en sixième au lycée Carnot.
— Celui-là, il ne fera pas le cocher. Je peux déjà le prédire, affirma-t-il ensuite du haut de son orgueil.
Le destin de son aîné le conduirait un jour à travailler dans un bureau ou dans une banque. Et si la chance voulait bien lui sourire, peut-être deviendrait-il fonctionnaire chez les Français, avec une villa à Mutuelleville et des costumes de mariage pour toute la semaine.

Tunis 1956.

La pièce est jouée. Le rideau tombe sur les cris de joie des vainqueurs et le désespoir des cocus de la farce. Les grands décident du destin des nations. Le petit peuple est invité à payer l’addition.
« Les colonialistes à la mer ! » hurlent Mohamed et Ali sous les fenêtres de leurs voisins : David, Salvatore et Carmelo. Robert Caruana voudrait leur répondre, leur rappeler qu’ils sont cousins, presque frères. Mais dans quelle langue le leur dire ? Oubliés l’arabe, l’italien, le maltais, il n’a plus que le français et des rudiments d’anglais pour s’exprimer. Alors il se tait. Qu’il le veuille ou non, il est français. Et d’ailleurs il le veut. Il le revendique même. Il est français de Tunisie, d’origine maltaise. Et croit pouvoir le rester, ne voulant rien rejeter de cette chakchouka d’influences qui compose son identité.
Robert Caruana bâtira sa vie ici, sous les lois tunisiennes. Les Maltais en ont vu d’autres tout au long de l’Histoire.

Tunis -Marseille 1961.

Jean Caruana a décidé de jeter l’éponge. Voilà des mois que ses journées de travail ne lui permettent plus de payer l’avoine de ses chevaux. Et la Mairie de Tunis vient de rejeter sa demande. Habib Bourguiba lui refuse de trahir le métier de son père en conduisant un taxi.
La misère, à nouveau, pousse les Caruana à l’exil. Jean rêve un instant de retrouver l’île de ses ancêtres. Robert, son aîné, ne partage pas cet avis. Seul un départ sur les terres de France leur offrira un avenir porteur de promesses. Un départ et une découverte à la fois. Pour les Caruana de cette branche, à l’image de bien des familles de ces néo-Français, la Mère Patrie reste un concept flou, peuplé de quelques images de cartes postales.
La Tunisie leur montre la sortie. Malte leur ferme ses ports. Ces enfants perdus, que l’Histoire a malmenés, n’ont plus de place sur une île surpeuplée.
Marseille leur ferait oublier Tunis tant elle ressemble à Tunis. Afin de les protéger de l’oubli, les mêmes cris les accueillent. Colonialistes là-bas, colonialistes ici ; le dépaysement n’est pas pour demain.
Drôles d’ « exploiteurs d’Arabes » en réalité. Les Caruana semblent experts dans l’art de camoufler le trésor que leur a valu la sueur des burnous. Un deux pièces sous les toits, suintant d’humidité, glacial les jours de mistral, four à pain aux premiers rayons de soleil. Jean, garçon d’écurie à l’hippodrome du Pont de Vivaux. La mère, employée par quelques familles de la rue Saint-Férreol, retrouvait ainsi, dans le rôle de fatma, toutes les humiliations infligées aux femmes de ménage qu’elle n’avait jamais pu se payer. Robert, de son côté, avait gagné ses galons de plongeur en eau de vaisselle. Certains restaurateurs d’Aix-en-Provence se souviennent encore de lui. Un banquet, un mariage, l’étudiant en lettres ne refusait jamais les quelques billets que rapportait une nuit d’assiettes sales et de fourneaux encrassés.

Aix-en-Provence 1962.

L’affaire algérienne secoue la France. Deux camps hostiles se font face, prêts à l’affrontement. M. Ménard, prof de lettres modernes à la fac d’Aix-en-Provence, figure parmi les héros de la cause des opprimés. Non pas que sa bravoure le conduise à sortir sa pétaudière dans l’intention de s’opposer à l’OAS les armes à la main. Son courage semble vouloir s’exprimer par ailleurs. C’est ainsi, dans un propos mal assorti, que Robert Caruana s’entend à nouveau traité de sale colonialiste.

40 ans plus tard.

Les décennies ont refermé les cicatrices, ouvrant ainsi la voie aux souvenirs heureux. Le filtre du temps a libéré l’Histoire de ses passions. La Tunisie porte désormais un regard ému sur ses communautés dont elle reconnaît l’amour sans calcul qu’elles lui ont porté. Malte retrouve ses fils éparpillés, auxquels elle offre à présent ses plus beaux sourires dans son désir de les voir accourir, les poches pleines de devises.
Et Robert Caruana a ainsi reconstitué son triptyque : Malte, la Tunisie, la France dans une même phrase et dans bien des livres. L’impérialiste déchu s’est en effet découvert une vocation dans le métier d’écrivain.
La page est tournée. Les exploiteurs de burnous sont passés de mode. La vindicte, inspirée par un racisme bien ordinaire, se porte dorénavant sur les porteurs de burnous, avant de choisir d’autres cibles.
Seul le souvenir de M. Ménard reste en lui comme une tache indélébile. Non pas que son insulte l’ait marqué plus qu’une autre. Son « sale colonialiste » tombait toutefois comme un cheveu sur la soupe.
« Hors sujet. Mal à propos, monsieur Ménard ! » Et cette atteinte à la langue française, Robert Caruana ne pourra jamais vous la pardonner.

Les autres romans de Claude RIZZO, disponibles en librairie :
Au temps du jasmin – Editions Michel Lafon.
Le Maltais de Bab el-Khadra – Editions Michel Lafon.
Je croyais que tout était fini – Editions Michel Lafon.
La secte – Edition Lucien Souny.
Le sentier des aubépines – Editions Lucien Souny.

Île de Malte 1843.
Paul Caruana regardait la lettre posée sur la table. Voilà plus d’une demi-heure qu’elle était devant lui sans qu’il se décidât à l’ouvrir.
— Tu vas l’admirer comme ça jusqu’à ce soir ? lui demanda sa mère.
— Qu’est-ce tu veux que je fasse ?
En plus de ne pas savoir lire, Paul n’avait jamais reçu de lettres jusqu’à ce jour.
— Va voir notre curé. Lui te la lira.
Caruana eut un geste de la tête. Comment oser rendre visite au prêtre alors qu’il ne mettait plus les pieds à l’église depuis des mois ?

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· transports et transferts en car climatisé / guides locaux francophones/ Entrée dans les musées et sites
· Hôtels en chambre double 4* et « heritage » Pension complète
· Visites mentionnées dans le programme y compris :ballade en triporteur, à calèche, en bateau, etc…
· Son et lumière à Jaipur au fort d’Amber
· Spectacle de Magie à Agra
· Dîner-spectacle (danses indiennes)

Le prix ne comprend pas :
· les boisson et les pourboires
· les frais de visa 80 €
· l’assurance annulation si règlement par chèque
du 23 FEVRIER au 6 MARS 2009(12 jours/10 nuits), circuit Paris/Paris sur vol Air France dans un pays fascinant et inoubliable qu’on rêve de découvrir. L’association a travaillé sur un programme où aucun site essentiel n’est oublié. (réservez vite car il est difficile pour NF de conserver longtemps la réservation sur Air France).

DE TIBERIADE A EILAT, DE JERUSALEM A PETRA

Georges-Gad entre Lina et Michel dans son kibboutz (il vit depuis 63 ans à REGAVIM) et la photo de sa classe de seconde en 1940.
la baie d’HAIFA. Au premier plan, le temple BAHAI et ses magnifiques jardins.
Un dicton populaire dit qu’on travaille à HAIFA, qu’on prie à JERUSALEM et qu’on s’amuse à TEL-AVIV
traversée mouvementée du lac de TIBERIADE
pour arriver au Capharnaüm, sur la rive Est du lac de TIBERIADE, photo des vestiges de la synagogue dans laquelle est venu prêcher Jésus-Christ
Alex, notre guide, un personnage à la John Wayne.
c’est toujours la fête ! là autour du piano de l’hôtel DAN à TEL AVIV
le passage de la frontière isralo-jordanienne
PETRA la magnifique et son trésor
Ce voyage, c’était pour certains d’entre nous une découverte, mais aussi des témoignages et des rencontres.
Pour Michel et moi, l’image que nous gardons au cœur, c’est l’accueil et le sourire de Georges CHEMLA dans les jardins de son kibboutz, photos de classe en mains l’hymne du lycée Carnot toujours en tête et bon pied, bon oeil à 85 ans(carnot 1935 à 1942/math-élem).

RENDEZ-VOUS A L’HOTEL DE VILLE DE PARIS


(de G à D : Michel HAYOUN président de l’ALCT, M. GUICHANE, prof physique-chimie, Marie-Germaine fille de M. COLAS prof de maths, M. SFEZ, prof de physique-chimie).

En effet, l’Association des Anciens du Lycée Carnot de Tunis a fêté ses 15 ans dans les prestigieux salons « Les Caryatides » à l’Hôtel de Ville de Paris, somptueusement ornés de fresques et toiles de maîtres, riches en sculptures féminines dorées à l’or florentin….
(Virginie et Philippe TAPIA ont présenté la soirée)
Pour cet anniversaire, les anciens de Carnot ont signé, une fois de plus, un pacte d’amitié entre les 3 communautés juive, musulmane et chrétienne, réunies en ce lieu chargé d’histoire ; histoire de la France qui nous a offert courtoisement et généreusement son bras pour ne pas chuter….
Sacrée Paris ! vous avez eu beau nous faire grandir durant ces années, nous sommes restés inlassablement des enfants de Tunis : Tunis khadra, Tunis Jasmin, Tunis T.G.M., Tunis chère à notre cœur, comme l’a chanté avec poésie, la noble dame de la chanson orientale, Esther Dalal, à l’image des lieux
somptueuse dans sa robe de taffetas rouge orangée , brillant de mille feux, digne des plus grands concerts du monde arabe.
Mais le spectacle n’était pas que sur la scène gigantesque où quelques personnalités ont fait de petits discours, dont le représentant de Monsieur le Maire de Paris et Baraoui Marzouk (ci-dessous) comédienne dans le film « La Graine et le Mulet »,film récompensé aux Césars 2008.
Monsieur Albert Memmi, grand écrivain et son Altesse, le Prince Fayçal Bey, petit fils du Bey de Tunis, nous ont honoré de leur présence…
(de gauche à droite Mona Ben Ghars, Albert Memmi, Effy Tselikas, Fayçal Bey, Virginie Tapia) sans oublier les fidèles qui ont fait le voyage de la Martinique, de Tunis, de Francfort, les anciens de Mutu pour nous rendre visite ….
Silence, on tourne ! quelques 300 figurants autour des protagonistes de la soirée, Lina Hayoun et Philippe Tapia, sont attablés autour d’une table ronde, richement dressée aux couleurs et saveurs de Tunis ; tous animés du même espoir, même fébrilité de retrouver un peu de leur jeunesse entre l’histoire d’une vie, le présent, le passé recomposé et le futur ; les dames rivalisent d’élégance et demeurent, pour la plupart d’entre elles, des créatures divines malgré le temps qui passe, les hommes, plus que jamais séduisants avec leurs tempes poivre et sel…..
Un chuchotement va crescendo de table en table : on ne voit plus rien de la scène au « désespoir » de ceux qui s’y tiennent … On rit bruyamment, on fait sonner le cristal où se balance l’élixir d’eau de vie, la boukha, tel un bateau ivre ; on échange de bons mots, des espoirs d’un avenir meilleur…. Je trace furtivement un cercle de mes yeux myopes pour essayer de revoir les miens : il me semble reconnaître quelques parents d’amis d’enfance ! Suis-je en plein délire ou sont-ce les misérables gouttes d’alcool offertes par mes chers Bernard et Michel, qui me montent à la tête ? Je suis décalée dans le temps… ce sont bien mes copains qui sont devenus les clones de leurs parents, comme moi, probablement ! Je suis un peu troublée mais heureuse de retrouver le passé après cette recherche du temps perdu.
On échange des souvenirs et des impressions sur le raout du jour, entre les timides qui resteront sur leur faim, perdus dans ce maelström d’acteurs, les intrépides, les extravertis et les plus sages…..
Malgré les apparences, ce n’est pas une soirée mondaine superficielle : c’est un rassemblement de nostalgiques qui affichent une délectation évidente à retrouver leur bande après tant d’années de sevrage et de privation ; des nostalgiques à un des moments-clés de la vie : l’intronisation à la Race des Seignors ».
Le décor change brutalement : nous ne sommes plus ces adultes « révérencieux » dans une effervescence culturelle conviviale ; sacro-sainte bonne éducation! nous ne pouvons plus tenir sur nos chaises ….
La caméra ne sait plus où donner de l’objectif et virevolte, ivre et indécise entre les « tourneurs de table » et le crépitement des flashs . les retrouvailles se font enfin émouvantes ou joyeuses sous le regard indifférent d’un couple de danseurs, évoluant sur la scène, inlassablement, avec en fond sonore, un tango argentin ; sommes-nous devenus nos parents, nous les twisteurs, les jerkeurs de l’époque des Yéyés ? c’est un anachronisme !
Gros plans sur les embrassades et les accolades tandis que le mérou continue de refroidir dans l’assiette….
Le décor est définitivement reconstitué : nous sommes à Kherreidine, sur l’avenue de Paris , sur les bancs des Lycées de Tunis , dans la cour des « grands », entre clichés affects et « mièvrerie » sentimentale…. Ce melting-pot n’a plus rien à voir avec les tenues étriquées des figurants, encore étrangers, lors de la première partie du film… Chacun « surjoue » et accompagne ses répliques de mimiques bien de chez nous… on danse, on chante, on sourit et on flotte : on est dans un bain de jouvence ….

L’heure tardive nous rattrape trop vite et c’est le grand moment des solennités.
Face à l’écran géant de notre nuit presque blanche, on se fait une toile : les souvenirs défilent sous nos yeux, mouillés par l’émotion ; un parterre d’inconditionnels de Carnot entourent les professeurs d’antan qui ont eu la gentillesse de se déplacer, Monsieur Guichané, Monsieur Sfez, Monsieur Attal, Monsieur Neveu ainsi que Marie- Germaine, fille de Monsieur Colas et Frédéric, fils des Castel.
Un énorme gâteau d’anniversaire pour les 15 ans d’existence de l’Association, soucieuse de la pérennité de leur « affectio societatis », fidèle à la mémoire d’une enfance heureuse en Tunisie, vient accompagner le générique de fin avec regret ; il est minuit et les au revoir s’éternisent …..
Et si on se donnait rendez-vous dans 5 ans !

NADINE TIBI

A mon amie d’enfance, Annie et son mari, ancien de Carnot, qui attendent avec impatience que leur « printemps » renaisse à la vie…..
Bonsoir Paris, lumineuse malgré ses pavés mouillés et ses embouteillages ! Mille mercis à Monsieur le Maire,Bertrand Delanoë, notre illustre compatriote. En homme généreux qu’il est, il nous a permis de rassembler une partie du Tout-Tunis des années 60 à 80 en une nuit.

La vie Culturelle à Tunis, de Daniel PASSALACQUA

sur la vie culturelle à Tunis au 19ème siècle et dans le premier tiers du 20ème siècle traduit de l’italien par Daniel PASSALACQUA (lc1947 sc.ex)

Bab el B’har, ou Porte de la Mer, aujourd’hui dénommée également Porte de France, en était la limite à l’est, et s’ouvrait presque directement sur le Bahira ou Lac de Tunis; elle permettait l’accès de la ville aux marchandises et aux voyageurs qui, débarqués à La Goulette, traversaient le lac sur des barcasses qui accostaient au mole qui se trouvait sur le site de l’Ambassade de France actuelle, devant le cimetière chrétien de Saint Antoine hors des murs (créé au 17ème siècle sur un terrain offert par le Bey mouradite Hamouda Bacha, et déplacé en 1892 au Cimetière de Bab El Khadra, pour permettre de construire la Cathédrale actuelle).

Les communautés européennes chrétiennes ou juives livournaises s’étaient établies dans la zone franche qui s’étendait le long des murs, des deux cotés de la Porte de la Mer, dans les rues Sidi Bou Mendil, de la Commission, des Glacières, en pénétrant dans la Médina sur quelques centaines de mètres dans les rues Zarkoun, de la Kasbah, Jemaa ez-Zitouna (où se trouvait depuis le 17ème siècle l’Eglise de Sainte Croix), jusqu’aux rues transversales El Karamed, Sidi el Mourjani, des Teinturiers à son embouchure vers Bab Jedid, et dans le quartier de Sidi el Benna (où se trouvait l’Eglise Sainte Lucie), plus particulièrement pour ce qui concerne ceux qui appartenaient à la classe ouvrière, petits artisans ou boutiquiers.

Au début du 19ème siècle, une collectivité italienne d’entité non négligeable résidait dans la zone franche, collectivité rapidement renforcée par l’arrivée de dizaines de familles de juifs livournais qui commencèrent à affluer à partir de 1815, en apportant avec eux, et de manière déterminante, les usages et les coutumes des sociétés européennes les plus évoluées, ainsi qu’un bagage culturel précieux. J’ai lu qu’il existait des salons littéraires, des salons où l’on faisait de la musique, qui rendaient agréables les soirées des familles bourgeoises, mais aussi d’initiatives pour distraire les personnes plus modestes. Aux initiatives privées succéda bien vite, en 1826, la première structure destinée à accueillir le public, quand ouvrit ses portes le Théâtre Tapia à la Rue Zarkoun, créé par la famille de même nom.

Ce n’était guère plus qu’une grande pièce, d’une capacité de 300 personnes environ, qui accueillait des spectacles lyriques avec des chanteurs venus d’Italie pour la circonstance, qui s’installaient à Tunis pour la « saison », mais aussi de concerts de diverse nature. Il était probable qu’on y donnait des pièces de théâtre également. Pour l’opéra et les concerts, les chœurs et l’orchestre étaient stables et composés donc de membres de la communauté italienne Les effectifs de l’orchestre étaient réduits à la plus simple expression, (j’ai lu qu’il pouvait s’agir de 15 à 18 musiciens), qui suffisaient de toute manière à rendre heureux les spectateurs qui accouraient de manière assidue et qui, avec leur compétence, confirmaient les qualités vocales ou musicales de nombreux débutants ou en compromettaient de manière définitive la future carrière.

Bien que l’information ne provienne pas d’une source indiscutable, il paraîtrait que Enrico Caruso, alors tout à fait au début de sa carrière, est venu interpréter le rôle de Turiddu dans la « Cavalleria Rusticana » de Mascagni, et que cet événement ait été jalousement gardé dans la mémoire de ceux qui eurent le privilège d’assister à ces représentations.

Pour les besoins de la chronique, je voudrais citer ce que me racontait ma grand-mère maternelle, née en 1879 à Tunis dans le Palais Gnecco à la Rue de la Commission, à savoir l’élégance du public qui accourait au Théâtre Tapia. Elle me racontait avec moult détails comment elle s’y rendait en famille, accompagnée par des domestiques qui ouvraient le chemin en l’éclairant de leurs lanternes: sa mère et ses sœurs (comme toutes les autres dames et demoiselles) chaussaient de hauts sabots dits « trampoli », pour ne pas souiller les escarpins de satin qu’elles portaient à la main, dans un petit sac, en marchant avec difficulté sur les pavés souvent irréguliers des rues et ruelles qui menaient au Théâtre.

Ce théâtre vécut jusqu’aux dernières années du 19ème siècle, c’est à dire jusqu’à ce qu’apparurent des structures plus adaptées au but à atteindre, aussi bien à l’intérieur de l’enceinte de la Médina, qu’à l’extérieur, dans la ville qui naissait sur des terrains bonifiés, récupérés sur le Lac Bahira.

**A partir de 1826 jusqu’aux premières années qui ont suivi l’instauration du protectorat français, la vie culturelle avait une spécificité plus particulièrement italienne et, en témoignage de sa vitalité, il faut citer les
divers théâtres qui existaient à l’intérieur de la Médina (même s’ils étaient moins importants que le Théâtre Tapia), comme le « Théâtre Italien » de la Rue Zahmoul (disparu en 1919/1920), destiné à la prose, ou celui de la Rue Sidi El Benna, dans la quartier de Bab Jedid (disparu en 1940/1941), installé dans un quartier à forte densité sicilienne, destiné surtout à la prose en dialecte ou à l’ « Opera dei Pupi » (ou Théâtre des Marionnettes siciliennes), dont je garde un souvenir de tout jeune enfant. D’autres lieux existaient mais les identifier et en documenter l’activité avec certitude nécessiterait une recherche approfondie, qui ne rentre pas dans mes possibilités présentes. Je citerai quand même le « Grand Théâtre » de la Rue Al Jazira, créé en 1876 dans les locaux offerts par le Bey à la collectivité italienne, destiné à la musique symphonique, disparu avant 1899, et le « Nouveau Théâtre » ou Théâtre Cohen, crée en 1875, consacré lui aussi à la musique classique.

J’ai parlé ci-dessus de vie culturelle plus particulièrement italienne parce que l’écrasante majorité des européens qui vivaient alors à Tunis étaient d’origine italienne. Après 1881 Tunis est devenue de plus en plus cosmopolite et, si l’identité culturelle italienne continua à exister, elle ne devint qu’une importante composante de la vie de la ville.

Cette importance est témoignée par d’innombrables éléments, que je pourrais citer d’une manière plutôt sommaire, mais dont la connaissance devrait être approfondie.

Après 1881 la ville commençait à s’étendre en dehors des murs, et plus particulièrement vers l’est, sur des terrains marécageux, au fur et à mesure de leur assèchement, et c’est ainsi qu’apparurent les rues Hamilcar, Charles de Gaulle (naguère d’Italie), Gamal Abdelnasser (naguère Es-Sadikia), de Hollande, de Grèce, de Carthage, vers le sud, de Rome, d’Alger, Bach Hamba (naguère Saint Charles), de Paris, vers le nord, mais surtout l’Avenue de France et l’Avenue Habib Bourguiba (d’abord baptisée « de la Marine », puis « Jules Ferry »). Ces rues et avenues portent toujours les traces précieuses de l’œuvre d’architectes, souvent italiens, et d’entreprises et ouvriers italiens.

Pendant cette période, la population connaissait un développement rapide et important, dont je donnerai quelques indications chiffrées en marge; cet accroissement, qui voyait la communauté italienne atteindre environ 50.000 habitants en 1899, était à l’origine d’une grande effervescence dans tous les domaines et d’un développement exceptionnel de l’activité culturelle.

En 1882 était crée le théâtre de plein air italien appelé « Arena Politeama » à la Rue de Belgique, qui a toujours été très fréquenté à chaque saison, pendant toute la durée de son existence. Presque en même temps était crée à la Rue M’hamed Ali (naguère de Constantine, parallèle de l’Avenue de France, qui reliait la Rue des Maltais à la Rue de Rome) le Théâtre Cohen-Tanuji, à l’initiative d’une famille de juifs tunisiens fortement italianisés, très raffinés et cultivés, où furent donnés pendant de longues décades des spectacles en prose et musicaux de nette influence italienne, et qui fut fréquenté avec assiduité par notre collectivité.

En 1885 ouvrit ses portes le « Teatro Paradiso » (ou Théâtre Paradis) au 3, Avenue de France, dédié à l’art lyrique, à la musique symphonique et aux concerts, et également à la prose. Il est possible aujourd’hui encore d’admirer sa façade élégante, bien qu’elle soit en partie masquée par les arbres, alors que son foyer et les escaliers frappaient jusqu’aux années 1952/53 par leur beauté et la richesse des marbres et des fers forgés artistiques. Malencontreusement, la banque qui était devenue propriétaire de l’immeuble, fit alors recouvrir ces splendeurs par des structures en béton, froides et anonymes, pour une très discutable modernisation.

Trois grands évènements suivirent, de 1902 à 1906, avec l’inauguration d’abord du Théâtre Municipal, qui existe toujours dans sa forme définitive de 1912, puis en 1903 du Théâtre Rossini, tous deux situés Avenue Jules Ferry, enfin en 1906 du Théâtre du Palmarium à l’Avenue de Carthage.

Le Théâtre Municipal, projeté par l’architecte français Resplandy et construit par une entreprise italienne, a été remodelé et agrandi en 1904 et en 1912 et a tout de suite constitué la réalisation dont la Commune de Tunis s’enorgueillissait. Sa naissance et sa vie depuis 1902 jusqu’à nos jours ont été racontés par Fatma Ben Becheur dans un livre splendide édité en 1999. Il a été jumelé pendant de longues années avec l’Opéra de Paris, et a ainsi bénéficié du concours des meilleurs chanteurs du moment, qui venaient à Tunis pour un cycle de représentations ou pour toute une saison, en trouvant sur place des chefs d’orchestre, des orchestres et des masses chorales stables et de qualité.

Si je me fie aux souvenirs acquis grâce à ce que me racontaient ma grand-mère maternelle ou mes parents (tous trois épris de musique en général et d’opéra en particulier), le Rossini était un théâtre splendide et tout
à fait fonctionnel, même si la gestion privée des propriétaires et impresarios, Trionfo et Palomba, ne
permettait pas toujours de concurrencer le niveau des réalisations du Théâtre Municipal, qui bénéficiait de contributions communales. Le chef d’orchestre et les chanteurs venus d’Italie pour toute une saison, étaient généralement de bon niveau, alors que l’orchestre et les choristes étaient recrutés sur place. On m’a parlé de représentations mémorables et exaltantes. Vers la fin des années 20, Trionfo et Palomba durent cesser leur activité à cause de son poids économique trop important, et ainsi disparut un théâtre dont la collectivité était fière. Le grand magasin de meubles Boyoud s’installa alors dans ses murs jusqu’en 1959/1960, pour céder la place au cinéma Le Palace.

On peut sourire en apprenant qu’au Théâtre Rossini tout le répertoire français était chanté en italien, alors qu’au Théâtre Municipal tout le répertoire italien était chanté en français, et il en a été ainsi jusqu’en 1952/53.

Le Théâtre du Palmarium constituait la structure centrale dans le carré composé du Théâtre Municipal, du Grand Café du Casino et du grand hôtel international Tunisia Palace, dont les bâtiments communiquaient tous entre eux. Il appartenait lui aussi à la Municipalité de Tunis et était destiné principalement à la revue, au cabaret, à l’opérette, au cinéma, mais il avait également en annexe un casino, au cours du premier quart du 20ème siècle. Il a été détruit par les bombardements de février 1943, il a été reconstruit en 1947 pour être consacré presque exclusivement au cinéma. Il a été démoli dans les années 90, ainsi que le Tunisia Palace, pour construire le complexe commercial actuel.

La contribution que la communauté italienne a donnée au bon fonctionnement de ces trois établissements est tout à fait remarquable, car l’effectif des trois orchestres (plus de 150 musiciens) était composé de manière très majoritaire de musiciens professionnels italiens; de nationalité italienne étaient également presque tous les choristes, les machinistes, les électriciens!!..

On ne peut pas négliger le rôle fondamental joué par des artistes italiens pour la formation technique et l’affirmation artistique d’une foule de jeunes. Parmi des dizaines de noms, je citerai pour les premières trente années du 20ème siècle Monsieur Strino, violoniste talentueux, qui enseigna le violon et le chant, Monsieur Pullicino, Monsieur Salvatore Venezia, trompettiste virtuose et enseignant inflexible, qui forma entre autres pratiquement tous les membres de sa famille, de son fils Giuseppe (appelé affectueusement Jou-Jou, pour évoquer le fait qu’il avait à toute heure de la journée son violon sous le menton, et qu’il arpentait son appartement en faisant des gammes), aux neveux Jean Sant, violoniste élégant d’une grande musicalité généreuse et frémissante, et Guglielmo Gurrisi, flûtiste expressif et subtil (à lui également on avait affublé un surnom amusant, Frin-Fri, car tout comme son cousin Giuseppe, il avait à tout moment sa flûte aux lèvres). Je ne voudrais pas oublier parmi les très nombreux autres élèves de Salvatore Venezia un violoniste très raffiné et un peu précieux, Armand « Sarino » De Carlo, dont le père, un des plus grands tailleurs de Tunis avec mon grand-père maternel Domenico Cellura (son vis-à-vis au 4, Rue d’Alger), avait en vain essayé de contrecarrer sa vocation pour en faire un bon tailleur, et mon propre oncle Angelo Cellura.

Giuseppe Venezia a été pendant de longues années premier violon dans l’orchestre de Santa Cecilia à Rome, puis est revenu à Tunis dans les années 70, en devenant kappelmeister de l’orchestre de la Ville de Tunis. Sant, Gurrisi, De Carlo (e Boccanera, facétieux bassoniste, et bien d’autres) ont constitué l’ossature du grand orchestre symphonique de Tunis, reconstitué par Luis Gava en 1946, puis, après sa dissolution en 1957/58, de l’orchestre du Centre Culturel International, voulu par Cecil Hourani, créé par Anis Fulheian, qui a cessé son activité en 1969.

Après la disparition du Théâtre Rossini, de toute manière, la vie culturelle italienne dans le domaine musical se confond et se fond avec celle de tous les autres strates de la population cosmopolite de Tunis, avec sans doute une empreinte plus particulièrement française. La période allant de 1947, c’est à dire de la date de pleine reprise de l’activité musicale, opéristique, concertiste et chambriste, à nos jours pourrait probablement et utilement faire l’objet d’une publication ultérieure.

On ne peut pas taire, pendant ce long laps de temps, la dense activité de la « Dante Alighieri », créée en 1893, qui, en plus de l’œuvre infatigable accomplie pour maintenir l’italianité de la communauté qui résidait en Tunisie, pour lui consentir notamment de développer la connaissance de la littérature italienne, a eu un rôle considérable pour la diffusion et l’approfondissement de la culture musicale, en organisant des concerts aussi bien dans son siège primitif de la Rue Zarkoun, puis dans le nouveau et prestigieux siège bâti dans les années 1933/34 à la Rue Thiers (aujourd’hui Rue Ibn Khaldoun – ce siège fut mis sous séquestre en 1943 par les Autorités du Protectorat et attribué à l’Alliance Française, pour devenir après 1956 la Maison de la Culture Ibn Khaldoun). Le Conservatoire de Musique que la Dante Alighieri créa fut d’abord dirigé de manière remarquable par Madame Coen, venue expressément de Rome dans ce but, alors que son dernier directeur a été le Maestro Tito Aprea, qui fit une carrière prestigieuse après sont retour en Italie en 1943.
Ce Conservatoire a été fréquenté par de nombreux élèves non seulement italiens mais également appartenant aux Collectivités française et juive tunisienne, ce qui a permis à des enseignants souvent talentueux de former de très nombreux musiciens, dont plusieurs devinrent des professionnels très appréciés.

Il est évident qu’au cours des deux siècles écoulés la collectivité italienne a donné vie à une intense activité dans le domaine de la prose, avec la présence à certains moments de nombreuses compagnies d’acteurs amateurs enthousiastes, mais également grâce aux troupes venues d’Italie. Après 1939 ce fut le silence; vers 1950/51 reprit l’activité des compagnies d’amateurs, puis dans les années 1953/54 il y eut une timide reprise des tournées, mais elle ne fut pas durable. Je ne suis toutefois pas la personne la plus qualifiée pour parler de prose, et je serai heureux si d’autres que moi se proposaient d’explorer ce domaine très important dans la vie de notre collectivité. En ce qui concerne l’école, c’est là un domaine très vaste, qui est traité séparément par des spécialistes.

Les indications fournies ci-dessus sont certainement pleines de lacunes et insuffisamment précises. C’est pourquoi je les ai qualifiées de sommaires; elles ont surtout pour but de constituer les prémices à un travail collectif beaucoup plus approfondi.

Pour compléter le panorama des possibilités culturelles offertes à Tunis naguère, je crois nécessaire de citer quelques autres théâtres qui eurent une vie plus ou moins heureuse et durable :

– le “Théâtre Français” situé 68, Avenue Jules Ferry, crée en 1882, destiné à la prose
– le “Petit Théâtre” de Douchet Avenue Jules Ferry, qui vécut de 1898 à 1902, destiné à la prose
française
– le “Théâtre Tunisien”, situé 39, Avenue Jules Ferry, créé en 1901, destiné à la prose
– le “Café Théâtre Egyptien”, situé 38, Avenue Jules Ferry, créé en 1900, destiné à la prose en
langue arabe
– le“Café Théâtre de la Monnaie”, créé en 1890, disparu en 1914
– le “Teatro Italiano” de la Rue de Turquie, dit « Circolo artistico », contigu au journal L’Unione,
créé avant 1900, disparu en 1943, destiné à la prose et aux varietés
– le “Théâtre de plein air » de l’Avenue Jules Ferry, sur le site actuel du Ministère de l’Intérieur,
destiné à des spectacles de varieté mais aussi à des match de catch
– le “Théâtre de plein air » du Passage, créé en 1908, disparu aux environs de 1930
– le “Théâtre” de l’Avenue Lucien Saint (aujourd’hui du Ghana), disparu dans les années 20
– le “Théâtre Mondial”, situé Rue Thiers (aujourd’hui Ibn Khaldoun), créé en 1910, destiné à la
prose et aux varietée, transformé en 1934/35 en cinéma , toujours existant
– le “Théâtre du Casino’ de Hammam-Lif”, créé en 1898, destiné à la prose et varietés, disparu
dans les années 40
– le “Théâtre de Khereddine”, créé en 1899, destiné à des spectacles lyriques (avec un orchestre de 6/7
musiciens !!!…) ou de varieté, très frequenté du mois de juin au mois de septembre par une clientèle
très élégante qui dînait au champagne après le spectacle dans le très renommé restaurant, disparu
dans les années 1914/15. En 1905, le dîner très raffiné, digne des meilleurs restaurants parisiens (sic)
coutait 5 francs !!..

Additif – Données démographiques sommaires, communiquées pour donner quelques bases utiles à la reflexion :

– Au début du 19ème siècle,environ 1.500 italiens residaient de manière permanente à Tunis, à l’interieur
de la Médina, alors que les français étaient une centaine (même si parfois c’était des sujets de Royaumes
ou Granduchés italiens, au service des Chambres de Commerce ou des Comptoirs français,
devenus citoyens français après 1789: c’était le cas des gênois Gandolfo, envoyés à Tunis vers 1650
comme représentants de la Répu blique de Gênes devenus citoyens français, en transformant leur nom en
Galdolphe, lorsque Napoleon Bonaparte reunit Gênes et le Piemont à la France; un dernier membre de
cette famille vit toujours à Tunis). Au cours du 19ème siècle, leur nombre est allé croissant régulièrement,
pour connaître une très forte augmentation avec l’émigration provenant du sud à partir de 1870.

– En 1880, la ville de Tunis semble avoir compté entre 40 et 50 mille habitants, parmi lesquels les italiens
étaient au moins 4 mille et les français quelques centaines. Après 1881avec l’expansion de la ville hors
des murs, la population a connu une augmentation rapide et importante.

– Le recensement de 1906 donne les chiffres suivants, spectaculaires:
– population globale du pays = 1.900.000 habitants, dont 1.703.142 tunisiens musulmans, 64.170 juifs
tunisiens, 81.156 italiens, 36.610 français, 10.330 maltais, ainsi que des grecs, des espagnols, etc. etc.
– population de Tunis et alentours = 400.024 habitants, dont 52.076 italiens, 18.626 français , 5.000
maltais.

Qui pourrait imaginer aujourd’hui, à l’aube du 21ème siècle, l’intensité de la vie culturelle que connaissait la communauté européenne de Tunis, surtout italienne, il y a 110 – 120 ans, alors que la ville était presque entièrement enserrée à l’intérieur de ses murailles.

extrait du volume « Memoria della Collettività Italiana »

Le goût de Tunis , textes choisis et présentés par Philippe DI FALCO

Dans une collection du « petit mercure » dédiée au goût des villes (et des voyages), Philippe Di Folco nous offre un goût de Tunis, où il a sélectionné un choix original et varié de textes consacrés à la métropole méditerranéenne : vingt-sept auteurs, des écrivains du XIXe siècle (Chateaubriand, Dumas, Maupassant, Flaubert) aux plus contemporains ; voix européennes, mais aussi arabes, juives, italo-maltaises… « Dès 1830, Tunis captive les peintres et les auteurs romantiques. Entre 1910 et 1940, cet emballement explose littérairement. On assiste notamment à l’émergence d’une littérature judéo-arabe et italo-maltaise typiquement tunisoise. Après le départ de bon nombre de francophones, vers 1960, les auteurs arabes prennent le relais… ». Les textes permettent d’aborder des aspects très divers de la vie tunisoise, histoire, architecture, cuisine… et se complètent de notes synthétiques très éclairantes. Dans son introduction, Philippe Di Folco évoque une ville composite et modernisée « qui se cherche encore » et qu’il nous invite, assurément, à (re)découvrir sans retard.
Le goût de Tunis , textes choisis et présentés par Philippe Di Folco, Mercure de France, 2007.

éditions « Petit Mercure »

Voahangy RAMARIAVELO expose à la Maison des femmes de MONTREUIL

Voahangy nous convie à un voyage intérieur. Au delà de l’accessoire de mode ou du statut sociale que représentent les chaussures de femmes, il faut lire et découvrir ces portraits, agrémentés de timbres collés à même la toile et parsemés de petites phrases.

Exposition du 7 au 13 Juillet à la Maison des Femmes de Montreuil du lundi au vendredi de 14h à 18h et les samedis 9 juin et le 7 Juillet
Maison des Femmes de Montreuil – 24/28 rue de l’Eglise – 93100 Montreuil01 48 58 46 59 hypatie93@wanadoo.fr – http://www.maisondesfemmesdemontreuil.org

Voahangy Ramariavelo nous invite au vernissage le jeudi 7 Juin 2007, à partir de 18h
(Pour rappel, je vis aux USA et j’ai été élève au Lycée Carnot de 1970 a 1973.
Ce serait très sympa de revoir des anciens de Tunis! Tres cordialement, Voahangy Ramariavelo-Grenier )

3ème édition du Festival de Jazz à Carthage


L’Afrique sera particulièrement mise à l’honneur avec la présence de figures dont l’apport artistique à la planète Jazz est inestimable. D’abord, avec Anouar Brahem qui ouvrira le bal le 12 avril 2007 à l’Acropolium de Carthage avec son “Voyage de Sahar”. Et c’est dans le cadre d’une tournée mondiale que l’artiste tunisien présentera cet album qui a récemment reçu le prix « Edison Awards », un des plus prestigieux prix de musique dans le monde et l’équivalent du Grammy Awards aux USA. Mais pas seulement car Anouar Brahem réserve au public du festival bien des surprises.
Richard Bona se produira, lui, le 13 avril à 21h00 toujours à la cathédrale Saint-Louis. Considéré comme l’un des meilleurs bassistes au monde, cet artiste d’origine camerounaise est un voyageur-né. Fréquentant des sensibilités aussi diverses que celles de Jacques Higelin, Salif Keïta, Michael et Randy Brecker ou Pat Metheny, il a accédé grâce à son talent aux plus prestigieuses scènes du monde. Leader de son propre groupe, il fait aujourd’hui partie de ce cercle d’artistes-références naviguant entre jazz et musiques du monde.
En attendant que les organisateurs lèvent le voile sur le reste du programme, on peut déjà affirmer que la vocation pluriculturelle et multidimensionnelle de Jazz à Carthage se confirme avec son ambition de faire connaître et rencontrer des artistes qui incarnent probablement l’avenir du jazz, chez nous et ailleurs.

Jazz à Carthage, le rendez-vous du Jazz en Tunisie.
Un rendez-vous créatif, à ne pas rater.
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Scoop Organisation
BP 753 – La Marsa
2078 Tunisia

Tél. : +216 70 938 226 ; +216 70 938 336
Fax : +216 70 938 035

du 12 au 22 avril à Carthage et Gammarth.(www.jazzacarthage.com)
Ne dérogeant pas à sa vocation, « Jazz à Carthage » nous offre cette année une programmation encore plus riche qui promet bien des surprises. Carthage accueillera en effet du 12 au 22 avril des stars du Jazz provenant des quatre coins de la planète.

1956.1957, La bande des « Bagnards » devant le lycée Carnot


Cette photo des « bagnards » en meilleure résolution est la propriété de Michel Khayat qui est notre « président d’honneur ». J’ai oublié de mentionner la présence de Roger Haddad (que nous recherchons toujours) et de signaler que c’est grâce aux encouragements de ma fille Astrid que j’ai pu retrouver mes anciens camarades.
Tous ceux qui figurent sur la photo n’étaient pas de Carnot mais aussi de Sadiki.
Nous étions toute une bande d’adolescents heureux de vivre en Tunisie et en mélangant nos différences qui en ont fait une fraternité. Nous avions appelé notre bande, « les bagnards de la cellule 7 » d’après un petit groupe de jazz que nous aimions et qui n’a fait qu’un seul disque dans sa carrière !! mais quel disque ! nous avons réusi à le retrouver et à l’acheter sur E bay.

Malheureusement de ce groupe d’amis sinon de frères, deux sont morts, six d’entre nous ont réussi à se retrouver 45 ans après. Nous croyons savoir où se trouve deux autres ; mais comment les contacter ? Un d’entre nous est à Dubai et se partage avec sa Tunisie natale, c’est « le commandant de bord » ex Tunis-air spécialiste d’entrainement Airbus : Samir Tabib (son père était un grand Monsieur et ancier officier de St Cyr, premier chef d’état major de l’armée tunisienne, si je ne me trompe). Un second Tommy Fitoussi se partage entre Tel- Aviv et Paris, où est établi son frère. Michel Khayat vit à Paris, Erick Franco vit à Villeneuve-Loubet (Cannes) a deux enfants, une superbe fille Angélique mariée et un fils Jean (auteur et acteur) qui rencontre un brillant succès actuellement à Paris (avec Marthe Villalonga), Yves et sa femme Nicole qui faisaient également partie des Bagnards, vivent à Marseille et font des concours de Bridge et moi dans le Loir et Cher après une vie de grand voyageur.
En nous retrouvant, nous étions persuadé que le temps s’était arrêté!! Il en manque : Roger Pons par exemple ?? La photo est de 1957 nous étions en classe de seconde pour certains. Comme dit une chanson célèbre, si tous les gars du monde voulaient se donner la main……..
J’essaierai d’avoir une meilleure résolution pour la photo.
Cordialement.Philippe Duval: « La photo a été prise devant le lycée mais le miracle, c’est de nous être retrouvés 45 ans après presque tous et toujours frères chrétiens, juifs et musulmans.

VIETNAM ET CAMBODGE AU FIL DU MEKONG


Cela dans d’exceptionnels hôtels 4 ou 5 étoiles et à bord d’autocars climatisés, de bateaux et d’avions régionaux.

CAMBODGE – VIETNAM 18 jours Paris/Paris
mercredi 25 Juillet au samedi 11 Août 2007

J. 1 PARIS : Rendez-vous à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Assistance à l’enregistrement. Vol régulier Paris/Ha Noi par Vietnam Airlines (vols directs sans escale) vers 14h. Repas et nuit à bord.

J. 2 HANOI : Arrivée le matin. Accueil par notre Représentant francophone. Transfert à l’hôtel. Après le déjeuner découverte de la capitale du Vietnam : le Temple de la Littérature, le musée de l’ethnographie. Promenade au lac de l’épée restituée et au Temple de Jade. Dîner buffet à l’hôtel. Nuit à Hà Nôi. Hôtel DEWOO ou MELIA 5*

J. 3 HA NOI / HOA LU/ HA NOI : Visite de la pagode à un pilier. Puis départ vers le sud, à la découverte de Hoa Lu, l’ancienne capitale des dynasties Dinh et Lê, dénommé aussi «la Baie d’Ha Long terrestre ». Promenade en sampan sur la rivière qui serpente le site de Tam Côc’. Déjeuner de spécialités. Retour à Ha noi. Promenade au Vieux Quartier des 36 Corporations.
Dîner buffet à l’hôtel. Nuit à Hà Nôi. Hôtel DEWOO ou MELIA 5*

J. 4 HANOI/ HA LONG : Matin : Route vers la Baie Ha Long. A l’arrivée : installation sur la jonque. Début de la Croisière. Dîner et nuit sur la jonque.

J. 5 HA LONG / HUE : Continuation de la croisière dans « la Baie où le Dragon se posa ». Visite des grottes. Déjeuner à bord (fruits de mer). Route vers l’aéroport de Ha noi. En chemin : visite du port de Hai Phong (passage de 2 bacs).
Envol à destination de Huê’ vers 18h. Arrivée en 1h20.
Dîner buffet et nuit à l’hôtel HUONG GIANG 4* avec chambres vue sur rivière

J. 6 HUE : Visite de la capitale royale de la Dynastie Nguyên : la Cité royale et son musée. Promenade au marché Dông Ba, le poumon économique de Huê’. Croisière sur la rivière des Parfums jusqu’à la Pagode de la Dame Céleste, Retour par la route pour découvrir le tombeau de l’Empereur Tu Duc.
Déjeuner végétarien préparé par un membre de l’ancienne famille royale, dans un jardin de Bonzaïs.
Soirée : repas impérial. Nuit à l’hôtel HUONG GIANG 4* avec chambres vue sur rivière

J. 7 HUÊ/DA NANG/HOI AN : Route vers Da Nang, traversant le Col des Nuages au magnifique panorama. Arrêt au village des pêcheurs Lang Cô pour un déjeuner aux fruits de mer sous la paillote. A Da Nang : visite du musée destiné à la civilisation Chàm, fondé par l’Ecole française de l’Extrême-Orient. Continuation vers Hôi An.
Nuit à Hôi An. Dîner buffet à l’hôtel . Nuit à l’hôtel VICTORIA 4*

J. 8 HOI AN : Promenade dans la charmante bourgade de Hoi An, ancien comptoir hollandais : temples, maisons anciennes. Déjeuner de spécialités. Temps libre pour flâner par les rues piétonnières et aller à la plage.
Dîner libre. Nuit l’hôtel VICTORIA 4*

J. 9 HOI AN : Journée libre pour se détendre et profiter de la mer et de la plage de sable fin
Déjeuner libre.
Dîner buffet à l’hôtel. Nuit à l’hôtel VICTORIA 4*

J. 10 HÔI AN / DA NANG/ SAIGON : Envol vers 8h30 à destination de Saigon. Arrivée en 13h20. Accueil.
Déjeuner. Découverte de la capitale du Sud, dénommé aussi Hô chi Minh ville : le musée de l’Histoire situé dans le Jardin Botanique, la poste centrale, la cathédrale, une fabrique de laques.
Dîner musical.
Nuit à Saigon. Hôtel GRAND ou MAJESTIC 4*

J. 11 SAIGON/PHU AN/ CAI BE : Route vers le Sud, CROISIERE sur le DELTA DU MEKONG
A Phu AN : Embarquement a bord de votre sampan CAI Bè Princess afin d’aller visiter le marche flottant de Cai Be. Poursuite par une visite de petites entreprises spécialisées dans la fabrication artisanale de la pâte de riz (vous aurez l’occasion de tester votre agilité), de confiseries à base de lait de coco et de riz soufflé… Poursuite de la croisière vers le joli hameau de Phu An. Un délicieux déjeuner vous attendra dans le cadre authentique et très raffiné du Longanier, superbe villa d’architecture indochinoise située dans une ancienne plantation en bordure de rivière…
Dîner buffet à l’hôtel . Nuit à Vinh Long à Cuu Long B Hôtel.

J. 12 CAI BE/ DONG HOA HIEP/ VINH LONG : Embarquement vers 09h00 et continuation de la croisière en se faufilant sur le canal de Dong Hoa Phuc, à travers les canaux et arroyos qui quadrillent les îlots d’émeraude de An Binh et de Binh Hoa. Nous pénétrerons ensuite sur l’îlot de Dong Hoa Hiep
Arrêts en route sur les berges afin de découvrir des activités ancestrales telles que le tressage des feuilles de palmiers destinées a la construction des habitations, une briqueterie artisanale, le plus important centre de stockage de riz de la région, ainsi qu’une ancienne maison de Mandarin (Ba Duc) datant de 1880 ou vous sera servi le déjeuner.
L’après-midi, promenade à pied dans les environs afin de découvrir diverses plantations, le décorticage des longans,
ainsi que la visite d’une autre jolie et très ancienne demeure de Mandarin (Ba Kiet)
Dîner buffet à l’hôtel. Nuit à Vinh Long à Cuu Long B Hôtel

J. 13 VINH LONG/ CAI RANG/CAN THO : (3ème jour de croisière) Vers 08h00, embarquement pour visiter le marche flottant de Cai Rang. Continuation vers Vinh Long. Arrêts afin de decouvrir la vie rurale, petits villages, écoles, et l’activité du delta. Déjeuner pique-nique à bord.
Arrivée dans les eaux de Vinh Long. Passage sous l’impressionnant pont My Thuan qui enjambe le Mékong. Visite du Dinh de Thanh Hoa (maison communale) datant de la fin du 19e siècle. Votre sampan traversera l’impressionnante rivière Co Chien avant de s’infiltrer dans le canal de Dong Hoa Phuc. Visite d’une ferme de bonzais (Mr Tam Ho), situe sur l’îlot de Binh Hoa réputé pour ses vergers et la qualité de ses fruits.
Dîner buffet et nuit à l’hôtel VICTORIA 4*

J. 14 CAN THO /CHAU DOC : Route vers Chau Doc, traversant les beaux paysages du Delta du Mékong. Déjeuner. Arrêts dans les villages d’artisans. A Châu Dôc, ville frontalière avec le Cambodge : Visite d’une maison flottante et d’un élevage de poissons. Ascension de la Colline Sam pour découvrir le Temple dédié à la Déesse du Pays.
Dîner buffet à l’hôtel. Nuit à l’hôtel VICTORIA 4*

J. 15 CHAU DOC/PHNOM PEHN/SIEM REAP : Matin Trajet en bateau de tourisme jusqu’à Phnom Pehn.
Arrivée vers midi. Déjeuner. Tour de la ville : le palais royal, la pagode d’argent, le marché central.
Envol vers SIEM REAP en fin de journée. Arrivée en 50’.
Dîner buffet à l’hôtel . Nuit à Siem Reap au PRINCE D’ANGKOR HOTEL ; SPA 4*

J. 16-17 SIEM REAP (Angkor) : 2 Jours pension complète (PRINCE D’ANGKOR HOTEL ; SPA 4*)
Découverte d’Angkor, une des Merveilles du monde :
. Le Temple d’Angkor Vat aux interminables et somptueux reliefs sculptés.
. Angkor Thom (le Temple Montagne) avec en son centre le Bayon (tours aux 172 visages), le Baphuon, la terrasse des Eléphants, la terrasse du Roi Lépreux,
. Excursion à Banteay Srei (la Citadelle des Femmes), petit temple en grès rose, joyau de l’Art Khmer,
. Le temple Banteay Samre. temple Ta Prohm, recouvert de végétation, Banteay Kdei (la Citadelle des Hommes).
. Le Preah Khan (temple-Montagne)
Promenade en bateau sur le lac Tonlé Sap pour découvrir les villages flottants des paysans-pêcheurs.
Dîner-spectacle de danses cambodgiennes…

Fin d’après-midi du J. 17 : Transfert à l’aéroport et envol à destination de Paris via Saigon. Vol pour Paris. Repas et nuit à bord.

J. 18 (Samedi 11 Août 2007) Arrivée à Roissy vers 7h
C’est Thi Xuan Thu NGUYEN directrice d’AMIS-CULTURES-VOYAGES et ancienne du lycée (1963.1966/seconde) qui nous a préparé ce circuit sur mesure : 2 à 3 nuits à Chaque escale, pour profiter pleinement de chaque étape.Depuis des années, elle se proposait de nous faire connaître le Vietnam et le Cambodge, des pays fascinants par leurs paysages multiples, leurs paysages multiples, leurs cultures, leurs sites historiques et religieux, dans lesquels subsistent la langue et l’architecture française(Protectorat français).

1956.1957, Remise de « la bourse Zellidja  » à Jean-Pierre Allali


de capitaux nécessaires à l’attribution de voyages et d’études.

Chaque année, l’association Zellidja accorde des bourses de voyage à des jeunes de 16 à 20 ans. Ces jeunes boursiers partent seuls, pendant plus d’un mois, réaliser un projet d’étude portant sur le sujet et le pays de leur choix. A leur retour, les voyageurs remettent un journal de route, un livre de compte, ainsi que leur rapport d’étude. Ces bourses existent depuis 1939 et peuvent s’élever jusqu’à 1000 euros. Il faut avoir entre 16 et 20 ans pour postuler. « Réaliser un tel voyage, c’est faire preuve de tempérament, d’audace, et d’intelligence », commentent les fondateurs de Zellidja.
Pendant une trentaine d’années, jusqu’en 1975, cette bourse a été attribuée qu’à des élèves du secondaire.

www.zellidja.comJean-Pierre Allali, lauréat du concours Zellidja, reçoit « La bourse Zellidja » des mains de M. Pic proviseur.
Qu’est-ce que « La bourse Zellidja » ?Jean Walter, architecte et créateur de mines (…), a fait donation à l’Académie Française